Gestion des modes d’action fongicides face aux résistances

L’évolution de la sensibilité - ou résistance - de micro-organismes pathogènes des cultures à certaines matières actives suscite de légitimes inquiétudes. Elle n’est pourtant pas une fatalité. En effet, il est possible de préserver l’efficacité des modes d’action fongicides en respectant quelques règles simples.

Qu’entend-on par « résistance » ?

Selon l’Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes (OEPP), « la résistance est l’ajustement, naturel et transmissible à la descendance, de la capacité de certains individus d’une population à survivre à un traitement phytosanitaire qui permettrait normalement un contrôle efficace. Même s’il est souvent possible de démontrer une résistance au laboratoire, cela ne veut pas nécessairement dire que le contrôle de l’organisme nuisible au champ sera réduit. ‘Résistance pratique’ est le terme utilisé pour la perte d’efficacité au champ due à une modification de la sensibilité » (OEPP/EPPO, 1988).


Comment surveillons-nous l’évolution des souches pathogènes chez BASF ?

Face à ce phénomène, BASF procède à un monitoring de grande envergure afin d’anticiper l’évolution de la sensibilité des agents pathogènes et de développer des parades. Chaque année, ses équipes réalisent des prélèvements de souches dans les grandes régions céréalières selon un protocole très précis, directement lié à la méthodologie d’analyse mise en place. Pour BASF, c’est la complémentarité des approches et des expertises qui garantit l’analyse la plus fine et, par conséquent, les recommandations les plus fiables. Par exemple, en céréales, sur la seule campagne 2015, c’est près de 1 000 échantillons prélevés et analysés par 4 laboratoires différents.


Quelle stratégie de lutte antifongique mettre en place pour préserver l’efficacité des fongicides ?

La préservation de l’efficacité à long terme des molécules fongicides dont nous disposons aujourd’hui passe par une gestion raisonnée des modes d’action. Cela se traduit par le respect de quelques règles...

Les 6 règles pour une gestion efficace des modes d'action

  • 1. Limiter le nombre d’applications des molécules unisites
  • 2. Associer les molécules avec d’autres molécules unisites ou avec des molécules multisites
  • 3. Alterner des molécules aux modes d’action complémentaires
  • 4. Respecter les doses préconisées
  • 5. Appliquer les produits de manière préventive
  • 6. Mettre en œuvre des pratiques culturales qui permettent de :
    - limiter l’inoculum primaire : rotation, labour, date de semis, gestion des repousses de céréales dans l’interculture…
    - limiter la progression de la maladie : densité, apport azoté…

Pour aller plus loin :

Le blé, comme toutes les céréales, est menacé par de nombreuses maladies dont les principales sont : l'oïdium, la fusariose, le piétin-verse et les rouilles. Consultez les fiches détaillées des maladies du blé et trouvez toutes les informations sur leurs symptômes, leur cycle de vie et les solutions de lutte.

Tout au long de son cycle, le blé est menacé par des maladies qui peuvent avoir un impact important sur le rendement et la qualité de la récolte. Il est donc indispensable de le protéger de façon raisonnée et pérenne. Chaque année, il s’agit de trouver le bon arbitrage entre le montant de l’investissement fongicide, le cours du blé et les attentes de la filière.

La protection des céréales contre les maladies se joue à différentes étapes de la culture. Pendant la morte-saison, en réduisant le risque maladie par l’adoption de pratiques agronomiques vertueuses, et en saison, par le bon positionnement des applications fongicides et l’ajustement des pratiques au risque climatique. En outre, le raisonnement devra intégrer une gestion responsable des modes d’actions utilisés.

Un programme fongicide se bâtit autour de la protection des dernières feuilles du blé, garantes du rendement et de la qualité de la récolte. Selon le risque maladies, le programme comptera de 1 à 3 traitements.

La pratique du sous-dosage des produits fongicides est assez répandue. Elle n’est pourtant pas sans effet sur la durée d’action, la curativité, le contrôle des maladies foliaires ou la gestion des modes d’action. De plus, elle ne vous garantit pas le meilleur rendement économique !

Raisonner son application fongicide en saison malgré les contraintes ? C’est possible ! À condition de tenir compte de quatre leviers essentiels.

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