Intervention fongicide : observer, diagnostiquer, positionner, s’organiser… pour traiter si possible
Le risque pour un blé confronté aux maladies dépend de sa sensibilité et de son stade de développement. Déterminer le seuil de déclenchement est ainsi la première étape pour décider un traitement fongicide. Mais quand une intervention s’impose, les conditions météo deviennent souvent le premier facteur de décision, avec des répercussions sur l’organisation globale des chantiers et sur la justesse du positionnement. Et sur ce point, 2019 n’aura épargné personne.
Quelques taches brunes sur les feuilles de blés, quelques points noirs. S’agit-il de la septoriose ? De nécroses ? De symptômes physiologiques ? Première étape : le diagnostic. Une fois la, ou les, maladie(s) identifiée(s), il faut évaluer l’intérêt d’une intervention, puis la positionner, et essayer de s’y tenir.
La présence de symptômes ne conduit pas systématiquement à un traitement. Pour évaluer la pertinence d’une intervention, plusieurs critères sont à prendre en compte : la sensibilité de la variété et sa date de semis, les conditions pédoclimatiques de la parcelle.
Ainsi, le seuil de déclenchement diffère selon les variétés. De 20 % des plantes présentant des symptômes sur la deuxième feuille étalée du moment pour des variétés sensibles, il passe à 50 % pour des variétés résistantes. Sachant qu’en moyenne, 4 à 5 variétés différentes sont présentes sur une exploitation, la quête d’optimisation nécessite d’adapter la protection à chacune.
Un raisonnement parcelle par parcelle
Le T2 constitue le pilier de la protection fongicide. Le degré de protection de ses blés dépend de la justesse de l’intervention déterminée par son positionnement au stade clé de la plante - qui ne sera pas atteint simultanément par toutes les variétés de l’assolement - et les conditions de pulvérisation. Il faut donc, en plus, viser la meilleure fenêtre météo : hygrométrie optimale (supérieure à 70 %), températures douces (éviter les coups de chaud de l’après-midi) et absence de vent (la réglementation impose de traiter par des vitesses inférieures à 19 km/h). Au risque de devoir reporter le chantier avec des conséquences en termes d’efficacité du traitement et de gestion globale de l’activité de l’exploitation.
2019, année atypique
Froid, pluie, vent… les conditions étaient loin d’être idéales encore cette année. Jusqu’à quel point auront-elles affecté l’efficacité des molécules et perturbé les programmes de protection des céréales ? Alors que les prévisions augurent de phénomènes extrêmes plus fréquents, il faudra compter sur toutes les solutions qui permettront de simplifier l’organisation des chantiers de pulvérisation.