« Etre très vigilant face au mildiou et selon les vignobles, à l’oïdium »

Ce début de saison est une fois de plus perturbé par le gel dans certains secteurs, et notamment dans le Muscadet et l’Anjou. Les viticulteurs vont être très attentifs au mildiou, maladie numéro un dans la région, mais aussi à l’oïdium dans le Val de Loire, qui a fait beaucoup de dégâts en 2021. Le point avec Christian Jacob dans le Centre-Ouest.

Comment démarre la saison pour la vigne cette année dans votre région ?

A quelques exceptions près, les Charentes ont été peu impactées par le gel de début avril. Dans le Muscadet par contre, les vignes étaient plus avancées, et la température qui est descendue à – 4°C a provoqué environ 40 % de dégâts. Ce sont les chardonnays et les melons de Bourgogne qui ont le plus souffert. Plus à l’est dans le Val de Loire, l’impact du gel a été très variable selon les secteurs et les cépages. Le gel a notamment touché en Anjou, le chenin, avec entre 10 et 20 % de pertes, et dans le Sancerre et en Touraine, avec des dégâts plus ponctuels.

Côté maladies, l’hiver froid et sec n’a pas permis aux œufs d’atteindre rapidement leur maturité en mildiou. Dans le Val de Loire, les viticulteurs sont très attentifs cette année à l’oïdium, car ils ont beaucoup souffert de cette maladie en 2021. Les Charentes sont moins concernées par l’oïdium, si ce n’est sur la façade Atlantique.

Dans ce contexte, quelle stratégie de protection adopter contre les maladies ?

Contre le mildiou , la protection démarre avec un produit de contact comme Polyram® DF ou Aviso® , puis avec Futura® pour son côté sécurisant en pré et post-floraison, ou les produits à base d’amétoctradine qui constituent un pilier de la protection anti-mildiou. Contre l’oïdium, la bonne stratégie est de traiter tôt et fort, avec de la métrafénone, car plus on laisse l’oïdium s’installer, plus les dégâts peuvent être importants ensuite. On peut aussi avoir recours à un SDHI, avec le Yaris® qui qui peut être utilisé en mélange, ayant changé de phase de risque. Dans les régions plus sensibles au black-rot en Charentes et dans la vallée du Cher, notamment, les programmes intègrent des anti-mildious ou des anti-oïdiums qui sont aussi efficaces contre ce champignon. C’est notamment le cas des fongicides comme Futura® ou d’autres à base de métiram.

Comment évolue la certification HVE en vigne dans votre région ?

C’est surtout dans le Val de Loire que la HVE se développe même si la pression mildiou rend la démarche parfois compliquée. Pour diminuer les IFT, on sent une volonté chez les viticulteurs d’utiliser des produits de biocontrôle, et notamment du cuivre, du soufre, ou Roméo® associé à un produit à base de phosphonate de potassium.

De même, la confusion sexuelle contre les tordeuses de la grappe se développe un peu en Charentes avec Rak 2 New ou Rak 1 + 2 Mix selon les espèces susceptibles d’être présentes. Le développement de la confusion est plus important dans le Muscadet et en Anjou, mais il s’est stabilisé. La crise du Covid et les difficultés à organiser des poses collectives, ont conduit à une baisse du recours à cette technique en Touraine et en Sancerre. Dans ces deux régions, la pression tordeuses a aussi reculé.

Avis d'expert

A vos côtés sur le terrain, nos experts observent régulièrement l’évolution des risques maladies et ravageurs par région et vous orientent pour la suite de vos itinéraires de protection.

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