« La région doit faire face à une sécheresse exceptionnelle, en particulier en PACA »

Retardée par un hiver et un début de printemps froids et secs, la vigne a été beaucoup moins touchée par le gel de début avril qu’en 2021. La région est par contre confrontée à une très forte sécheresse, la plus grave à cette époque de l’année, depuis 1959 en PACA. Alors que les viticulteurs ont démarré leurs systèmes d’irrigation dans le sud-est de la France, Gilles Le Fur fait le point sur les programmes de protection.

Comment se présente la vigne actuellement dans votre région ?

Après plusieurs années d’hivers doux, l’hiver 2021-2022 et le début de printemps 2022 ont été froids et secs, même très secs, puisque la région connait la plus grave sécheresse à cette époque de l’année, depuis 1959. La vigne était en retard de 10 à 15 jours sur la moyenne des dernières années, les températures plus clémentes ont permis de rattraper un peu le retard. Ce qui explique qu’elle ait été peu touchée par la période de gel de début avril, elle était à peine débourrée. Les dégâts se sont limités à quelques bourgeons. Les nappes phréatiques se sont rechargées cet automne, mais pas sffisamment. Les viticulteurs ont démarré leurs systèmes d’irrigation en région PACA.

Dans ce contexte, quelle est la pression des maladies ?

Les œufs de mildiou ont aussi mis du temps à mûrir et le démarrage de protection a été décalé dans le temps par rapport à d’habitude. Même constat pour l’oïdium , où la protection a débuté sur cépages sensibles fin avril seulement. Les conditions sèches sont favorables à l’oïdium. La protection doit donc être réalisée au maximum en préventif, à partir du stade 4-5 feuilles sur cépages sensibles, 6-7 feuilles, sur cépages moins sensibles.

Comment adapter les programmes de protection à ces conditions climatiques si particulières ?

Contre l’oïdium , la protection a pu démarrer avec Vivando® à 0,2 l/ha, et pourra se poursuivre avec Yaris® à 0,15 l/ha. Compte-tenu de la faible pression mildiou en début de protection, 2022 est l’année à utiliser des produits de biocontrôle. Il était par exemple possible d’employer Roméo® seul ou associé à du soufre et du cuivre à 0,25 l/ha avant les premières contaminations, ou dans les secteurs plus sensibles au mildiou, Polyram® DF à 2 l/ha + LBG à 3 l/ha + Roméo® à 0,25 l/ha. Lorsque les conditions climatiques redeviendront favorables à la maladie, on pourra passer à des produits plus performants, comme Futura® à 3 l/ha premier lieu, puis Enervin® à 2,5 l/ha, Grip® Top à 2,5 l/ha ou au pack Solution Enervin Active + Etonan.

Dans les secteurs sensibles au black-rot, Polyram® DF , à base de métirame, permet d’être efficace à la fois contre le mildiou et le black-rot.

Comment se déploient la confusion sexuelle et la certification HVE dans votre région ?

La confusion sexuelle contre les tordeuses de la grappe a été installée avec Rak 2 New dans les zones à risque eudémis et Rak 1 + 2 Mix dans les secteurs à risque cochylis et eudémis. Les débuts de vols ont été perturbés par les conditions climatiques froides. Les viticulteurs cherchent de plus en plus à réduire leurs IFT et la certification HVE, haute valeur environnementale, se développe très rapidement chez nous. Elle va devenir assez vite, la norme pour accéder au marché, avec les difficultés qu’elle risque d’engendrer chez certains viticulteurs, notamment en termes de ZNT ou de choix de produits.

Avis d'expert

A vos côtés sur le terrain, nos experts observent régulièrement l’évolution des risques maladies et ravageurs par région et vous orientent pour la suite de vos itinéraires de protection.

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