Pesticides et environnement : des risques de plus en plus maîtrisés

L’évaluation de l’impact éventuel d’un nouveau produit phytopharmaceutique sur l’eau, le sol, l’air ou la biodiversité est au cœur de la démarche d’homologation. Mais les industriels de la protection des plantes ne se contentent pas d’améliorer l’efficacité de leurs produits et de réduire leur toxicité, ils veillent aussi à leur bonne utilisation et encouragent les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Avant de proposer une nouvelle substance active, les chercheurs étudient son comportement – en laboratoire comme au champ – et évaluent son impact éventuel sur l’environnement : l’eau, l’air et le sol, ainsi que la flore et la faune (biodiversité). Cette phase correspond aux études d’écotoxicologie. Seules les molécules ne présentant pas d’effets indésirables sur l’environnement seront retenues.

Eau et pesticides

L’eau est essentielle à notre vie quotidienne qu’il s’agisse de boire, de cuisiner, de se laver ou de se baigner. Il est donc indispensable de tout faire pour préserver sa qualité.

Les études d’impact d’une nouvelle molécule portent sur l’eau et sur les organismes aquatiques (algues, daphnies, poissons…). Ces données sont essentielles dans le processus d’évaluation de l’écotoxicité de la substance étudiée.

Dans ce domaine, les normes européennes sont extrêmement sévères, nettement plus que celles de l’OMS, fondées sur la toxicité des substances. Les quantités maximales de produits phytopharmaceutiques tolérées dans l’eau de boisson sont ainsi de :

  • 0,1 μg/l par produit phytopharmaceutique.
  • 0,5 μg/l pour la somme des traces de tous les produits.

0,1 microgramme par litre (0,1μg/l) représente l’équivalent d’une goutte d’eau dans une piscine olympique.

Ces limites maximales réglementaires ont été fixées dans les années 1980 en fonction des seuils de détection de l’époque. Désormais, les laboratoires sont capables de détecter des traces jusqu’à 100 000 fois plus infimes. C’est pourquoi la détection de pesticides dans un échantillon aujourd’hui ne signifie pas que celui-ci n’est pas conforme à la règlementation ni qu’il présente des risques de toxicité. Elle est simplement due au fait que les nouveaux appareils de mesure sont capables de déceler des traces infinitésimales d’une substance donnée.


Préserver la qualité de l’eau

L’enjeu de la qualité de l’eau est de réduire le risque de retrouver des traces de produits phytopharmaceutiques dans les nappes phréatiques et les eaux superficielles. Cela passe par un effort de tous les acteurs de la filière agricole : industriels, distributeurs et agriculteurs.

Pour nous industriels, cette exigence se traduit d’abord par le développement de produits à l’efficacité de plus en plus ciblée, qui permettent des dosages de plus en plus faibles avec un profil de plus en plus respectueux pour l’environnement.

Notre responsabilité nous conduit aussi à sensibiliser les distributeurs et les utilisateurs de nos produits aux bonnes pratiques. Démarche qu’on peut résumer ainsi : utiliser le bon produit, à la dose préconisée, au bon moment et en respectant les conditions d’emploi.

Bonnes pratiques : des bandes enherbées pour protéger les cours d’eau

Des études ont montré que la mise en place de bandes enherbées à proximité des cours d’eau permettait de réduire sensiblement les transferts de produits phytopharmaceutiques :

  • jusqu’à 85% avec une bande enherbée de 6 m ;
  • jusqu’à 95% avec une bande enherbée de 12 m.

Sol et pesticides

En agriculture, un sol sain est un sol biologiquement actif, qui favorise la dégradation des molécules organiques. Cela vaut aussi pour les molécules présentes dans les produits phytopharmaceutiques.

Le dossier d’autorisation de mise sur le marché d’un nouveau produit évalue son impact sur le sol. Les études concernent aussi bien la toxicité éventuelle des molécules sur les organismes non ciblés que les effets sur le métabolisme, la dégradation des substances et les résidus.

Les critères pris en compte dans le dossier d’homologation:

  • Evolution du produit dans le sol et potentiel d’accumulation/ dégradation.
  • Impact sur les organismes et sur les fonctions biologiques du sol.
  • Impact sur les cultures suivantes et les rotations.

Seules les molécules qui se dégradent rapidement dans l’environnement et limitent donc le risque d’accumulation sont aujourd’hui autorisées.


Préserver la qualité des sols

Le sol est une ressource précieuse. Sa préservation passe par un bon usage des produits phytopharmaceutiques (bonnes pratiques agricoles) mais aussi par une optimisation des itinéraires culturaux.

Biodiversité et pesticides

L’impact éventuel d’une substance active sur la biodiversité (organismes non ciblés) est un critère important du dossier d’homologation. Mais la vigilance ne s’arrête pas là. Un suivi d’utilisation du produit en conditions réelles est mis en place au travers d’un système de veilles et d’alertes.

Quand on analyse l’effet des activités humaines sur la biodiversité, on se rend compte que l’utilisation de produits phytopharmaceutiques n’est pas la plus problématique. L’urbanisation ou les aménagements de transport (route, voies ferrées) ont un impact bien plus important sur la faune et la flore. Dans le secteur agricole, on constate aussi que certaines pratiques agricolespeuvent avoir un effet négatif sur la biodiversité, comme le montre le tableau ci-contre.

L’emploi à bon escient de produits phytopharmaceutiques se révèle bien moins impactant pour la faune sauvage que nombre d’interventions mécaniques réalisées dans les parcelles ou en bordure.


Quelles réponses à la surmortalité des abeilles ?

La mortalité des abeilles est un sujet de préoccupation pour toute profession agricole. Une réglementation spécifique existe pour protéger les insectes pollinisateurs. Elle prévoit notamment l’interdiction des traitements à certaines périodes. Le retrait de certains pesticides depuis 2004 n’a pas enrayé le phénomène, ce qui accrédite l’hypothèse d’une cause multifactorielle de la mauvaise santé des abeilles. Parmi elles, le varroa, un parasite des larves, et l’appauvrissement de l’alimentation. Face à cette situation, la profession agricole se mobilise en créant des aménagements favorables aux abeilles, comme les jachères mellifères.


Préserver la biodiversité

Le maintien de la biodiversité occupe une place importante dans le développement d’une agriculture durable. Cette préoccupation mobilise désormais de nombreux acteurs : agriculteurs, chasseurs, associations de défense de la vie sauvage (LPO…). Elle se traduit par la mise en place d’aménagements d’îlots de biodiversité sur les exploitations agricoles reliés entre eux par des corridors écologiques et par l’encouragement de pratiques culturales favorables à la biodiversité.

L’autorisation de mise sur le marché d’un nouveau produit phytopharmaceutique accorde une place importante à l’environnement. Le nombre d’études portant sur une éventuelle toxicité d’une molécule sur les organismes vivants et sur la qualité des éléments a ainsi considérablement augmenté en quarante ans.

Innovation produits et formulation, diffusion des bonnes pratiques agricoles, amélioration de la pulvérisation, création d’outils d’aide à la décision, intégration de l’agronomie, aménagements favorables à la biodiversité, gestion des déchets : toutes les initiatives des industriels de la protection des plantes en faveur d’une agriculture durable.

A quoi servent les pesticides ? Sont-ils risqués pour la santé ? Menacent-ils l'environnement ?


Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez ​ http://agriculture.gouv.fr/ecophyto .

Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou aux usages homologués mentionnés sur notre ​catalogue produits et/ou www.phytodata.com .

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