Agriculture : loi Duplomb et 400 000 réalités

Les moissons battent leur plein. Pour qui les vit, c’est un moment unique. C’est l’aboutissement d’une année d’efforts, de prises de risque, de décisions parfois douloureuses. C’est aussi une leçon d’humilité : face au climat, aux maladies, aux ravageurs, aux adventices, chaque récolte est un combat. Rien de nouveau sous le soleil. Mais cette année, un vent supplémentaire souffle sur les champs : celui de la Loi Duplomb, fraîchement adoptée.

Présentée par son auteur comme un rattrapage pour l’agriculture française, cette loi vise à lever les contraintes liées au métier d’agriculteur. Ceux qui, chaque jour, affrontent les réalités du terrain seront toujours en attente de solutions et d’innovations. Les journées de lutte contre les ambroisies qui ont lieu chaque année du 15 au 20 juin nous le rappellent : la nature n’est pas toujours bonne. Les agriculteurs sont les premières victimes de ces adventices invasives et hautement allergènes. Celles-ci colonisent leurs champs, particulièrement le tournesol. Cette culture, peu gourmande en eau, riche en huile et en protéines, est un pilier de notre souveraineté alimentaire avec 752 000 hectares en 2024. Elle nourrit les Hommes, les animaux et même les abeilles. Sans solutions efficaces de désherbage, les surfaces de tournesol en France seraient aujourd’hui clairement en recul.

Ce n’est pas un hasard si les agriculteurs réclament des outils adaptés. Ils ne demandent pas la lune, juste les moyens de protéger leurs cultures, de garantir leurs rendements, de pérenniser leurs exploitations. Les écouter, c’est reconnaître leur expertise, leur engagement, leur rôle essentiel dans notre société.

Écouter les agriculteurs, c’est comprendre aussi que l’agriculture française, ce sont près de 400 000 exploitations différentes. Chaque parcelle a ses données pédoclimatiques, chaque exploitation son histoire, ses équilibres, ses contraintes, ses espoirs. L’agriculture est plurielle.

La vraie boussole, celle qui guide nos actions, reste et restera toujours l’écoute attentive des agriculteurs et de l’ensemble de l’écosystème agricole : coopératives, négoces, instituts techniques, chambres d’agriculture. Avec in fine toujours le même objectif : innover !

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