Agriculture : une histoire de confiance

Présenté en Conseil des Ministres le 27 mars dernier, le PLOA (Projet de Loi d’Orientation Agricole) va animer les débats à l’Assemblée nationale et au Sénat dans les prochaines semaines. Le gouvernement espère ainsi sortir de la crise agricole pour enfin passer à autre chose. Ce texte, annoncé plusieurs fois depuis l’an dernier, ne va pas résoudre tous les problèmes à lui tout seul. Comment rétablir la confiance entre les pouvoirs publics et le monde agricole ? L’ancien Ministre Julien Denormandie ouvrait une voie à l’occasion de la parution de son livre Nourrir sans dévaster , co-écrit avec Erick Orsenna : « la confiance se construit jour après jour ». Car c’est bien cela dont il s’agit : que faut-il pour que les agriculteurs retrouvent le chemin de la confiance ?

Tous les leaders le savent. Il faut avant tout exprimer une vision qui apporte des solutions concrètes et rentables à la fois sur le court et le moyen/long terme. C’est ce qu’a demandé Arnaud Rousseau à Emmanuel Macron lors du dernier congrès de la FNSEA à Dunkerque le 29 mars dernier. « Sans plus attendre », a-t-il même insisté .

Quelle est donc l’ambition de la France en matière agricole ? C’est une question fondamentale. Ajoutons une autre interrogation : les agriculteurs et leurs filières ont-ils les moyens de mener à bien leur mission ?

Les producteurs attendent toujours des réponses urgentes et concrètes pour leur quotidien, à savoir la gestion de l’eau et la protection des cultures. Vues du terrain, les choses avancent bien trop lentement ! Sur le sujet des pesticides, la filière betterave annonce être déçue des annonces d’Agnès Panier-Runacher (APR) pour protéger les cultures . De façon générale, toutes les filières agricoles attendent toujours des avancées significatives du cycle de réunions de travail animé par APR sur les distorsions de concurrence en matière de solutions phytosanitaires avec les autres États membres de l'UE .

Les agriculteurs ne veulent qu’une seule chose : pouvoir vivre de leur métier. Cette revendication simple est d’autant largement soutenue par l’opinion publique que l’agriculture française est l’une des plus vertueuses au monde. Celle-ci allie le respect de l’environnement avec la rentabilité des exploitations. C’est le virage de l’agroécologie qui été pris depuis plusieurs années déjà par les agriculteurs et leurs filières.

De notre côté, c’est ce à quoi nous travaillons chez BASF France Division Agro. Depuis près de 5 ans, nous avons consigné notre vision dans notre feuille de route agroécologique autour de 4 axes pour accompagner l’agriculture française dans ses transformations. Le premier de ces axes vise à soutenir la compétitivité des exploitations. Le second, à réduire l’utilisation des intrants, notamment grâce aux innovations variétales, digitales et de biocontrôle couplées dans des itinéraires agroécologiques rentables. Le troisième, à assurer une meilleure protection des opérateurs, de la ressource en eau, notamment sur les bassins versants, et de la biodiversité. Le quatrième consiste enfin à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux pratiques culturales. Nous voulons particulièrement accélérer sur ce dernier point en soutenant les agriculteurs dans la décarbonation de leur production en partenariat avec leurs filières agricoles.

Avec cette feuille de route, c’est un virage ambitieux qu’a pris notre entreprise depuis quelques années. Un virage qui engage ! Car notre objectif est de mesurer notre contribution et celle de nos partenaires à la #transition agroécologique en développant des solutions innovantes.

Pour continuer à relever ces défis, BASF m’a donné la responsabilité d’animer notre département qui a désormais pour identité : Innovation, Durabilité et Réputation. Ce nouveau département s’appuie sur l’ADN de BASF : l’innovation. Nous consacrons en effet 11% de notre chiffre d’affaires à la R&D. Tout part de la recherche scientifique et de l’innovation. La durabilité de nos solutions et notre réputation en découlent naturellement. Tout comme la motivation et l’implication de nos équipes au service de l’agriculture française ! En tant que joueuse de handball depuis plus de 15 ans, je me suis toujours inspirée de la méthode Claude Onesta qui a mené l’équipe de France au sommet : « succès commun, performance, solidarité », afin de transformer les organisations et les rendre plus performantes. C’est ce que nous essayons d’appliquer à notre niveau. Formulons le vœu que ce soit partagé pour la ferme France. Je profite de cette tribune pour remercier chaleureusement Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable, et Yves Morvan, directeur technique, qui n’ont pas ménagé leurs efforts pendant de nombreuses années chez BASF et avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. Ils ont largement contribué à construire notre feuille de route agroécologique, à la faire vivre et à la rendre concrète. Jean-Marc quitte l’entreprise pour de nouveaux horizons et Yves pour une retraite bien méritée. Soyez assurés que nous mettons tout en œuvre pour reprendre le flambeau !

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