Fongicides : quel est le process d’homologation ?

Comme toutes les autres catégories de produits phytosanitaires, les fongicides font partie des produits les plus encadrés pour garantir leur efficacité et leur innocuité.

Process d’homologation des produits phytosanitaires : une garantie de sécurité pour l'utilisateur, le consommateur et les riverains

L'homologation est un processus long et rigoureux, régulièrement renforcé, qui repose sur près de 300 études couvrant :

  • les aspects de santé humaine (toxicologie),
  • les aspects relatifs à l’environnement (écotoxicologie).

Ce processus rend éligible 1 molécule sur un potentiel de 150 000 substances grâce aux tests de screening au laboratoire qui permettent de sélectionner le candidat présentant la meilleure efficacité pour lutter contre les maladies ciblées, mais aussi un profil toxicologique et écotoxicologique favorable pour permettre une évaluation des risques conformes aux exigences réglementaires.

Qu’est-ce que la toxicologie ?

La toxicologie est la science de l’étude de la toxicité des molécules.
« Nous nous basons sur des faits, des preuves scientifiques apportées par des tests scientifiques et réglementés »
Antony Fastier, expert toxicologue chez BASF.

Toutes les études du processus d’homologation répondent à des exigences réglementaires strictes et aux lignes directrices de l’OCDE* afin de pouvoir être évaluées par les agences scientifiques au niveau mondial. Ces études de toxicologie et d’écotoxicologie pratiquées selon les bonnes pratiques de laboratoire, permettent de répondre aux exigences réglementaires requises.

L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des produits phytosanitaires est ainsi accordée par les autorités compétentes indépendantes (l’ANSES en France) seulement si le produit ne présente pas de risque pour la santé humaine et l’environnement. Cette AMM est réévaluée tous les 7, 10 ou 15 ans. Cette évaluation nationale de la préparation phytopharmaceutique par l’ANSES fait suite une évaluation scientifique rigoureuse de la substance active par l’EFSA et à une approbation de cette substance par la Commission européenne à l’échelle communautaire.

Enfin, les dossiers d’homologation et les expertises scientifiques sont publics.

La sécurité du consommateur et de l’utilisateur est ainsi garantie en toute transparence.

*OCDE : Organisation de Coopération et Développement Economiques

"Le progrès et l'innovation nous permettent d'avoir des produits efficaces pour l'agriculture pour protéger les cultures, avoir une alimentation saine et respecter l'environnement" Rémi Duméry, cultivateur beauceron.

Homologation des fongicides SDHI : quel process ?

Les fongicides SDHI ont suivi le même processus d’homologation rigoureux que l’ensemble des produits phytosanitaires.

Télécharger l’infographie qui illustre le process d’homologation des produits phytosanitaires, comme les fongicides

D’année en année, les progrès de la science permettent de proposer des fongicides plus respectueux de l’environnement et de la santé humaine. Leur profil toxicologique est de plus en plus favorable et ils sont efficaces pour gérer les maladies fongiques dans les cultures.

Des études sont bien entendu menées dans le cadre du dossier d’homologation, avant l'utilisation par les agriculteurs, mais également après l'homologation. La toxicité pour les abeilles d’un fongicide SDHI, comme le boscalid, est nettement moins importante que celle des deux principaux médicaments vétérinaires (amitraze et tau-fluvalinate), utilisés par les apiculteurs directement dans les ruches.

Les huit chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’INRA soupçonnent les fongicides SDHI d’avoir des effets néfastes sur la biodiversité et sur la santé humaine. Ces chercheurs se basent sur des effets observés in vitro sur les cellules de mammifères pouvant, selon eux, entrainer des effets potentiels chez l’Homme. Pour l'ANSES, ces soupçons ne sont pas justifiés.

Cette question n’est pas spécifique aux SDHI. Elle est inhérente à la biologie des champignons. C’est une problématique que l’on trouve aussi en santé humaine par exemple pour les antibiotiques.

« N’importe quel être vivant qui est mis au contact de ces molécules est mis en danger (vers de terre, abeilles, mammifères, Hommes…) ». C’est l’argument défendu par un collectif de chercheurs de médecins à propos des fongicides SDHI.Toutefois, utilisée depuis les années 60-70, cette famille de fongicides n’a jamais fait l’objet de la moindre alerte sanitaire.

Depuis le lancement en avril 2018 de la polémique médiatique sur les fongicides SDHI, les chercheurs à l’origine de cette « alerte » ainsi que des ONG environnementalistes interprètent de manière abusive la définition du principe de précaution en réclamant une interdiction totale d’usage de ces substances.

Ayant par le passé travaillé côte à côte sans réellement dialoguer, apiculteurs et agriculteurs ont depuis quelques années pris conscience de leur intérêt commun à travailler ensemble au service de leurs objectifs respectifs : de bons rendements pour lesquels les pollinisateurs ont un rôle majeur ; des productions de miel importantes grâce à des pratiques culturales adaptées (bandes mellifères, diversité florale, adaptation des pratiques phytosanitaires, etc.)

« On ne peut se permettre, comme l’Anses, d’attendre la catastrophe » C’est par cet avertissement que l’un des chercheurs ayant lancé l’« alerte » sur les fongicides SDHI en 2018 appelle de nouveau à leur interdiction en 2019, invoquant le principe de précaution.

Pour étayer leurs propos alarmistes, les quelques chercheurs « lanceurs d’alerte » soutenus par des ONG environnementalistes mettent en avant une « exposition importante de la population » aux fongicides SDHI. Une position qui ne correspond pas à la réalité des observations faites par les autorités sanitaires française et européenne.

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