Pesticides et santé : un encadrement toujours plus rigoureux

La mise sur le marché d’un nouveau produit phytopharmaceutique ou pesticide est un processus long et extrêmement strict. Chaque molécule fait l’objet de nombreuses études, notamment de toxicité. Une fois documenté, le dossier d’évaluation est examiné par plusieurs comités d’experts indépendants. L'homologation européenne est à ce jour la plus stricte au monde.

La santé : le critère le plus important de l’homologation

Les produits phytopharmaceutiques font partie des produits chimiques les plus encadrés sur le plan réglementaire. Leur mise sur le marché nécessite d’établir un dossier d’évaluation aussi complet que celui des médicaments. Pour les produits phytos cet examen complet est reconduit tous les dix ans au minimum, ce qui n'est pas le cas du médicament.
La procédure d’homologation d’un produit phytopharmaceutique est longue et rigoureuse. La mise sur le marché d’une nouvelle spécialité représente en moyenne :

  • 10 ans de recherche, entre la découverte de la molécule et l’autorisation de mise sur le marché du produit ;
  • 200 millions d'euros d’investissement ;
  • 300 études scientifiques.

Une évaluation rigoureuse et indépendante

Avant d’être autorisé, un produit phytopharmaceutique est soumis à l’examen de plusieurs comités d’experts indépendants, tant au niveau national qu’au niveau européen. En cas de conflit d'intérêt (un expert ayant collaboré avec une firme par exemple), l'expert ne pourra être impliqué dans l'évaluation des produits de cette firme. Sa candidature comme expert pourra même être remise en cause.

Les méthodes d’évaluation et de test sont définies par des lignes directrices internationales, comme celles de l’OCDE et sont validées par les experts internationaux. L'homologation européenne est à ce jour la plus stricte au monde.

Ce n’est pas tout. A chaque évolution de la réglementation, les molécules doivent être réévaluées sur la base des nouveaux critères pour rester sur le marché. En outre, la loi d’avenir agricole votée en septembre 2014 prévoit la mise en place d’un dispositif de pharmacovigilance pour surveiller les éventuels effets indésirables des produits phytopharmaceutiques sur la santé et l’environnement.

Les domaines évalués dans les dossiers d’homologation

Sur base de la progression constante des connaissances scientifiques, les exigences auxquelles doivent répondre les dossiers évoluent. Depuis 2011, la Commission Européenne a renforcé ses exigences. Ainsi, les domaines évalués aujourd’hui sont les suivants : génotoxicité, toxicité à court et long termes, neurotoxicité, cancérogénèse, toxicologie du développement et de la reproduction, perturbation endocrinienne et immunotoxicité.

Un principe : la maîtrise du risque

L’homologation d’un produit phytopharmaceutique repose sur le principe de la balance bénéfices-risques. Cela signifie que chaque nouveau produit est évalué à l’aune des risques qu’il présente et des bénéfices apportés par son utilisation.

Pour qu’une substance active soit mise sur le marché, la balance bénéfices-risques doit être positive et le niveau de risque, minime.

Ne pas confondre risque et danger.

En soixante ans, les produits phytopharmaceutiques se sont beaucoup améliorés : plus efficaces, donc appliqués à plus faibles doses, moins toxiques, ils sont aussi mieux utilisés par les agriculteurs. Notamment grâce à la formation et à la diffusion généralisée des bonnes pratiques de protection des cultures.

Dose journalière admissible, limite maximale de résidus : les indicateurs retenus par la réglementation prévoient des marges de sécurité importantes pour limiter l’exposition du consommateur aux produits phytopharmaceutiques.

Ces dernières années, de nombreuses études ont porté sur l’effet des produits phytopharmaceutiques sur la santé, et spécialement celle des agriculteurs. Aucune corrélation rigoureuse n’a pu être établie entre l’utilisation de ces produits et certaines maladies. En revanche, les études montrent que les agriculteurs ont plutôt moins de cancers que la moyenne des Français et que leur espérance de vie est plus élevée.

A quoi servent les pesticides ? Sont-ils risqués pour la santé ? Menacent-ils l'environnement ?

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