Les abeilles et l'agriculture

BiodiversID : comment évaluer la biodiversité sur une exploitation agricole

La biodiversité, ça se mesure. A partir d’un inventaire des espèces, des biotopes et des pratiques agricoles, le programme BiodiversID définit une batterie d’indicateurs permettant de suivre l’évolution quantitative et qualitative de la biodiversité sur une exploitation.

Le diagnostic de biodiversité

La première étape de toute démarche destinée à favoriser la biodiversité d’une exploitation agricole consiste à faire un inventaire des espèces et des biotopes qu’elle abrite. On recensera également les pratiques agricoles qui peuvent avoir des effets positifs sur la biodiversité.


Inventaire des espèces

On procède au comptage d’insectes et d’oiseaux, tels que :

  • Abeilles domestiques et sauvages.
  • Mouches, bourdons, papillons et autres pollinisateurs.
  • Auxiliaires des cultures sur certaines exploitations.
  • Oiseaux, dont perdrix grise, perdrix rouge, faisan…


Inventaire des biotopes

L’objectif est de cartographier et d’analyser la quantité et la qualité des biotopes ou des aménagements existants : haies, bandes enherbées, jachères, praires, mares, etc.

On évalue également la qualité des paysages pour les pollinisateurs au travers de ruchers d’abeilles domestiques (analyse des pollens et miels pour leur nutrition) et depuis 2018 la qualité et la biodiversité du sol.


Inventaire des pratiques culturales

De la même façon, on s’intéressera à la conduite d’exploitation pour isoler les pratiques favorables au développement de la biodiversité : rotation des cultures, travail du sol, protection des cultures, récolte, intercultures, entretien des aménagements agroécologiques…

Le choix des indicateurs

De cet inventaire, on tire des indicateurs qui permettront d’évaluer de manière pertinente la richesse de la biodiversité des différents écosystèmes agricoles. Le programme en utilise plus de 200, regroupés en grandes catégories.

  • Biologie : pollinisateurs sauvages et abeilles domestiques, oiseaux et perdrix, auxiliaires des cultures, vie du sol.
  • Écologie : qualité de la trame verte et bleue (continuités écologiques terrestres et aquatiques).
  • Conduite d’exploitation : travail du sol, infrastructures agroécologiques, protection des cultures… (exemple ci-dessous)
  • Qualité des paysages : prairies, jachères, haies, mares…

BiodiversID, c’est un réseau d’une soixantaine de fermes pilotes, accompagnées par des experts indépendants et des réseaux engagés pour la biodiversité. Depuis six ans, elles testent des actions de progrès et les suivent grâce à une batterie d’indicateurs.

Les agriculteurs qui participent au programme BiodiversID bénéficient d’une boîte à outils spécifique, d’une plateforme numérique et d’un accompagnement sur mesure, incluant de la formation, des journées sur le terrain et des conseils d’experts.

Pourquoi faudrait-il choisir entre rendement et préservation de la biodiversité́ ? Depuis 2012, le programme expérimental BiodiversID montre qu’il est possible de conjuguer les deux en combinant aménagements agroécologiques, bonnes pratiques culturales et phytosanitaires.

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