Maladies du chou : alternariose, bactériose, mycosphaerella et stratégies de protection
Le chou, qu’il soit brocoli, chou-fleur ou chou pommé, est une culture essentielle mais particulièrement vulnérable à plusieurs maladies. Parmi les plus fréquentes, l’alternariose, causée par les champignons Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola, s’attaque aux feuilles et réduit la qualité des récoltes. La bactériose, due à Pseudomonas marginalis et Erwinia carotovora, provoque des dégâts sur les pommes et les fleurettes des choux à inflorescences. Enfin, le mycosphaerella (Mycosphaerella brassicicola) peut infecter les choux dès l’automne et persister tout l’hiver. Identifier ces maladies, comprendre leurs causes et adopter des mesures préventives est indispensable pour protéger vos cultures légumières et garantir une production saine.
Carte d'identité de l'alternariose
Présentation
L’alternariose est due à deux espèces de champignons répondant aux noms d’Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola.
Elle s’attaque aux différentes espèces de choux : brocoli, chou-fleur, chou pommé.
Symptômes
L'alternariose provoque l’apparition de taches concentriques brunâtres à noirâtres sur les feuilles.
Facteurs favorables
Cette maladie du chou sévit du printemps à l’automne, quel que soit le stade de développement.
Incidence
Les attaques sur les têtes de chou-fleur peuvent se transformer en pourriture et sont alors très préjudiciables à la culture.
Carte d'identité de la bactériose
Présentation
La bactériose, Pseudomonas marginalis et Erwinia carotovora, est une maladie qui provoque des dégâts sur les pommes et les fleurettes des choux à inflorescences.
Symptômes
La bactériose sur choux à inflorescences provoque des dégâts sur les pommes et les fleurettes des choux à inflorescences.
Cette bactériose se caractérise par des pourritures molles au niveau des inflorescences des choux (brocoli et chou-fleur). Les symptômes débutent par l'apparition de taches graisseuses vert luisant sur les têtes des brocolis, puis évoluent vers des lésions molles et noires. Une simple tache rend les choux invendables car la maladie continue à se développer lors du stockage.
Facteurs favorables
Les bactéries se conservent d'une année sur l'autre sur les débris des cultures et dans le sol. La maladie se propage au sein de la culture par les projections d'eau (pluie, irrigation,…). Son développement est favorisé par les températures douces (entre 10 et 30°C) et une forte humidité.
Incidence
Les automnes doux et pluvieux sont propices au développement de la maladie, particulièrement en Bretagne, le principal bassin de production des choux à inflorescences.
Carte d'identité du mycosphaerella
Présentation
Le mycosphaerella, Mycosphaerella brassicicola, est une maladie du chou qui peut attaquer dès l’automne et durant tout l’hiver les différentes espèces de choux : chou d’hiver, chou-fleur d’hiver, chou pommé, chou de Bruxelles…
Symptômes
La maladie se manifeste sur le feuillage sous forme de taches circulaires brun-grisâtre de diamètre variable, pouvant attendre 2 cm, présentant des ponctuations noires dispersées en cercles concentriques correspondant aux fructifications du champignon. Les feuilles les plus âgées sont les premières touchées. En cas d’attaque sévère, la maladie peut entraîner un jaunissement, puis peut conduire à une chute prématurée des feuilles les plus touchées.
Facteurs favorables
La maladie se développe par temps humide sur plusieurs jours, dans une fourchette de températures relativement large (de 0 à 25 °C). L’humidité saturante et la présence d’eau libre sur les feuilles sont indispensables à la propagation de la maladie.
Incidence
La maladie affecte la croissance des plantes et conduit à des pertes de calibre à la récolte. La présence de taches sur les feuilles de couronne déprécie aussi la qualité du chou-fleur.
Moyens de lutte
La stratégie de lutte s’articule autour de plusieurs axes :
- La rotation des cultures : éviter la succession rapide des cultures de Brassicacées qui permet de limiter fortement la maladie, en diminuant l’inoculum.
- Le choix variétal : l’utilisation de variétés tolérantes est possible.
- La protection de la culture : un traitement fongicide 2 à 3 mois avant la récolte permet une bonne protection des cultures d’hiver sur les variétés non tolérantes.