Que sont les fongicides SDHI ? Définition, fonctionnement, mode d'action...
Fongicides SDHI : définition et mode d'action
La Succinate Déshydrogénase (SDH) est une enzyme qui joue un rôle clé dans le processus respiratoire des cellules des champignons.
Elle conditionne en effet la production d’ATP, « carburant » sans lequel les cellules fongiques ne peuvent survivre.
Les fongicides de la famille des SDHI (Succinate DesHydrogenase Inhibitors) ont pour mode d’action commun de bloquer ce processus et donc d’éliminer les champignons nuisibles sur les cultures concernées. Michel Urtizberea, Toxicologue et Responsable du service Homologation explique ce mode d’action.

Fongicides SDHI : quelle utilité ?
Les champignons s’attaquent aux récoltes et favorisent l’apparition de toxines naturelles (mycotoxines) dont le danger est avéré pour la santé humaine. Les SDHI sont une famille de fongicides essentielle pour lutter contre ces champignons et protéger les rendements et la qualité de nombreuses cultures :
- colza,
- céréales,
- raisins,
- ainsi que de nombreuses cultures fruitières et légumières : haricot, pois, salade, pomme...
Ils permettent de contrôler de nombreuses maladies pouvant apparaître :
- dans les parcelles agricoles
- et lors de la conservation des fruits et légumes.
L’absence de protection contre la pourriture grise des raisins peut, par exemple, indirectement être à l’origine de la production d’une toxine naturelle, l’ochratoxine A ayant des propriétés :
- cancérigènes,
- néphrotoxiques,
- tératogènes,
- ou encore immunotoxiques.
Ces toxines naturelles ou mycotoxines représentent un risque important pour les populations les plus sensibles : nourrissons, femmes enceintes, personnes âgées.
>> En savoir plus sur la menace des champignons sur la santé et l’alimentation humaine
Fongicides SDHI : quels bénéfices ?
Notre capacité à nourrir l’humanité aujourd’hui et demain avec une alimentation à la qualité sanitaire irréprochable et à un prix abordable pour tous est un enjeu majeur. Ainsi, les fongicides SDHI présentent différents bénéfices pour répondre à cet enjeu :
- Contre le gaspillage alimentaire :
- les pertes causées par les maladies fongiques représentent 20% de la production mondiale de blé,
- sur l'ensemble des récoltes, les pertes liées aux maladies fongiques pourraient nourrir 600 millions de personnes1.
- Pour la qualité des aliments : protéger les cultures contre les maladies fongiques, sources de mycotoxines naturelles dangereuses pour la santé des populations fragiles.
- Contre les conséquences du changement climatique : le changement climatique se traduit par de fortes chaleurs alternées avec des épisodes humdies. Ces phénomènes contribuent à l'émergence de maladies fongiques.

Fongicides SDHI : quel intérêt technique ?
Une efficacité prouvée
L’efficacité des SDHI sur la septoriose du blé n’est plus à démontrer. En effet, Arvalis, institut technique agricole, est en mesure de fournir un grand nombre de résultats d’essais pour confirmer que l’utilisation des molécules de la famille des SDHI pour contrôler différentes maladies des céréales à paille est justifiée sous un angle technique mais également économique.
Par exemple, Arvalis a pu comparer l’efficacité et le rendement de différents traitements fongicides appliqués au stade dernière feuille étalée contre la septoriose du blé tendre (regroupement de 5 essais Arvalis).
Ainsi, la rentabilité est au rendez-vous : le gain de rendement est très important et non annulé par le coût différentiel de traitement, comme le montrent les valeurs de gains nets.
Quelle est la quantité de fongicides SDHI utilisés en France ?
Les fongicides de la famille des SDHI représentent seulement 2% des tonnages de fongicides vendus en France selon les derniers chiffres de 2018 (Source : UIPP - Union des Industries de Protection des Plantes). Cette proportion est stable depuis 2013.
Les doses d’application de fongicides sdhi sont de l’ordre de la centaine de grammes par hectare (= 10 000 m2). En comparaison, d’autres substances actives comme le cuivre et le soufre par exemple, sont utilisées en quantités beaucoup plus importantes à des doses de l’ordre de plusieurs kilogrammes par hectare.