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Les mouches de la cerise

La mouche de la cerise, Rhagoletis cerasi, est un insecte de l’ordre des diptères qui s’attaque exclusivement aux cerisiers : les asticots blancs consomment la pulpe de fruit, le rendant impropre à la consommation. La mouche Drosophila suzukii s’attaque quant à elle aux cerises et autres petits fruits rouges à chair tendre tels que les fraises, framboises, mûres et myrtilles. Ce ravageur, en pleine expansion en France et en Europe, s’avère redoutable du fait de son impact sur les récoltes.

Description

Adulte

  • Rhagoletis cerasi : la mouche de la cerise adulte mesure de 3 à 5 mm de long. Son corps noir possède une tâche jaune caractéristique sur le dos. Ses ailes sont transparentes avec des bandes longitudinales foncées.
  • Drosophila suzukii : ce ravageur mesure entre 2,6 et 3,4 mm. La femelle est plus grande que le mâle. Ce dernier possède une tâche noire sur chacune des ailes. Il dispose également de deux séries de soies ou « peignes » sur les tarses antérieurs. La femelle présente un ovipositeur de grande taille et denté et n’a pas de soies sur les tarses.


Larve

  • Rhagoletis cerasi : la larve de ce ravageur se présente sous la forme d’un asticot blanc. Elle mesure de 4 à 6 mm de long à son plein développement.
  • Drosophila suzukii : les larves sont plus petites, elles mesurent de 0,5 à 3,5 mm et sont de couleur blanchâtre. Elles possèdent des stigmates postérieurs prolongeant l’abdomen et formant une excroissance visible. On peut également voir deux crochets buccaux de couleur noire.

Biologie

Pontes :

  • Rhagoletis cerasi : la ponte commence 1 à 2 semaines après les premiers vols. Les femelles pondent de 50 à 80 œufs qu’elles introduisent à l’aide de leur tarière sous l’épiderme de la cerise en cours de formation.
  • Drosophila suzukii : les premières pontes ont lieu au printemps, dès l’apparition des premiers fruits. Les femelles peuvent pondre 1 à 2 jours après leur émergence. Elles pondent 7 à 16 œufs par jour à raison de 1 à 3 œufs par fruit. Une femelle pondrait en moyenne 380 œufs durant sa vie.


Larves :

  • Rhagoletis cerasi : elles éclosent 6 à 12 jours après la ponte. Elles se nourrissent de la pulpe de la cerise et s’y développent durant 3 à 4 semaines. Elles quittent ensuite le fruit en se laissant tomber au sol. On compte une seule larve par fruit, contrairement à la mouche Drosophila suzukii. Elle est également plus dodue, moins mobile et se développe exclusivement autour du noyau.

  • Drosophila suzukii : Les œufs éclosent au bout de 1 à 3 jours. Puis, trois stades larvaires se succèdent pendant 3 à 13 jours. Très mobiles, les larves se développent dans l’épaisseur de toute la chair du fruit.


Hivernation / pupaison :

  • Rhagoletis cerasi : une fois au sol, les asticots s’enfoncent de quelques centimètres et se transforment en pupes pour passer l’hiver.
  • Drosophila suzukii : à la fin du dernier stade larvaire, la pupaison s’effectue pour une durée de 3 à 15 jours. La pupe peut être formée à l’intérieur ou à l’extérieur du fruit.


Apparition des adultes :

  • Rhagoletis cerasi : les mouches de la cerise émergent du sol et volent dans les vergers courant avril et jusqu’à mi-juillet.
  • Drosophila suzukii : les individus adultes déchirent la pupe pour se libérer, après 3 à 15 jours de pupaison. Ils ont une durée de vie de 3 à 9 semaines, bien qu’il puisse vivre plus longtemps en période hivernale.

Cycle de vie

  • Rhagoletis cerasi : 1 cycle de vie tous les 2 ou 3 ans.

  • Drosophila suzukii : cycle de vie court (13 à 18 jours) qui lui permet d’avoir jusqu’à 13 générations par an. La durée de ce cycle de vie peut être très variable en fonction de la température (température optimale : 25°C). La Drosophila suzukii dispose d’un fort potentiel de dispersion dans une courte durée. Elle pourrait également parcourir plusieurs kilomètres.

Dégâts

La Rhagoletis cerasi s’attaque exclusivement aux cerises. Les variétés de milieu de saison ou tardives de cerises sont les plus sensibles aux attaques de ce ravageur.

La mouche Drosophila suzukii s’attaque aux cerises mais également aux petits fruits rouges (fraises, framboises, mûres, myrtilles) ainsi que les pêches, abricots, figues, raisins et kakis, dans une moindre mesure.

Les larves se nourrissent de la pulpe, provoquant son affaissement. Les fruits sont donc impropres à la vente. La réglementation phytosanitaire de la plupart des pays n’autorise aucune tolérance à la présence de cerise véreuse ou simplement perforée. En effet, les points de piqure sont une porte d’entrée pour les bactéries et champignons, notamment le Monilla (champignon microscopique), pouvant contaminer les fruits sains situés à proximité.

Solutions de lutte contre la mouche des cerises

La lutte passe par un suivi des vols afin d’identifier les dates d’émergence des adultes puis par la mise en place de stratégies de traitement en fonction des variétés, du déroulement des vols et de la présence d’une et des deux mouches : lutte préventive avec des produits « adulticides » et lutte curative avec des produits « ovicides-larvicides ».

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