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Maladies de l’oignon et de l’échalote : prévenir, identifier et traiter efficacement

Le mildiou, la pourriture du collet et la brûlure des feuilles sont trois maladies majeures de l’oignon et de l’échalote. Elles peuvent entraîner des pertes importantes en culture et en stockage. Découvrez leurs symptômes, les facteurs favorables à leur développement et les stratégies efficaces pour les prévenir, de la prophylaxie aux traitements fongicides.

Carte d’identité du mildiou

Présentation

Le mildiou de l'oignon et de l'échalote, Peronospora destructor, est une maladie qui peut causer d'importants dégâts sur ces deux cultures.

  • Classe : Oomycètes
  • Ordre : Péronosporales
  • Famille : Péronosporacées

Sur feuilles, des taches claires allongées avec une discrète zonation sont observées. En condition humide, elles se recouvrent d’un feutrage gris violacé. Ces symptômes peuvent être également observés sur tige ou hampe florale. L’évolution de la maladie peut être très rapide : le mycélium du champignon se développe dans les tissus foliaires et peut envahir entièrement les feuilles qui pâlissent, se courbent et se dessèchent.

La maladie se manifeste par foyers visuellement plus clairs que le reste de la culture, localisés généralement dans les zones avec une humidité persistante. Ces foyers peuvent présenter des plants avec desséchement complet du feuillage.

Comme les autres mildious, P. destructor apprécie les fortes hygrométries : pluies, rosées prolongées vont donc le favoriser. Il est capable de se développer entre 3 et 25°C, 11° à 13°C étant l’optimal thermique pour l’infection (sporulation, germination, pénétration dans la plante), 15° à 17°C étant l’optimal pour le développement du champignon dans la plante. A l’inverse, le développement de la maladie peut être stoppé en quelques heures par temps sec et chaud (les T°> 25°C sont notamment létales pour les spores). Les périodes douces (moyenne des températures entre 10 et 15°C) et humides que l’on rencontre surtout au printemps sont donc les plus critiques. La germination des zoospores nécessite la présence d’eau libre. La contamination s’effectue généralement la nuit et peut durer entre 2 et 7 heures. Les premiers symptômes seront visibles après 10 à 16 jours. La sporulation du champignon qui s’effectue généralement la nuit est stoppée si l’humidité reste inférieure à 95% pendant 3 à 5 heures. Les conidies sont libérées le matin. La conservation du champignon se fait sous la forme d’oospores formées dans les tissus foliaires en fin de saison qui subsistent dans les débris de culture enterrés. Les pluies printanières projetteront les particules terreuses contenant ces oospores. Conservation également sous forme de mycélium dans les bulbes de conservation. Sources d’inoculum pour les contaminations primaires : germination des oospores ou fructification du mycélium conservé. Pour les contaminations secondaires : conidies libérées dans l’environnement par des cultures contaminées et transportées par le vent, la pluie.​

Peronospora destructor cause des dégâts importants lorsque les conditions favorables à son développement persistent et lorsque le positionnement des traitements fongicides est rendu difficile à cause des précipitations. Lorsque l’attaque n’est pas maîtrisée, le dessèchement du feuillage affectera le grossissement du bulbe. Mais il n’y a pas de conséquence après la récolte car la maladie n’évolue pas dans le bulbe. Cette maladie, surtout lorsqu’elle apparaît précocement, est capable de détruire la totalité du feuillage. Sur les cultures portes-graines, cette maladie est particulièrement dommageable car une seule lésion sur la hampe florale peut entraîner une cassure et donc la perte de l’ombelle.

Mesures prophylactiques :

  • Matériel végétal : un trempage des plants dans de l’eau chaude (40°— 44°C) avant plantation permet d’éliminer les formes de conservation présentes sur les bulbes.
  • Choix de la parcelle : rotation au minimum de 4 ans recommandée, ne pas planter à proximité d’autres parcelles d’échalote ou d’oignon pour limiter les sources de contamination ou sur des zones mal drainées.
  • Conduites culturales : éviter les plantations trop serrées afin d’assurer une bonne aération sur les planches de cultures, raisonner la fertilisation azotée pour éviter les excès.
  • Eliminer les déchets de cultures qui sont des sources potentielles de la maladie et les adventices sur les planches de cultures afin de favoriser l’aération de la culture.

Lutte génétique :

Des variétés résistantes sont disponibles depuis quelques années sur une gamme encore restreinte mais la création variétale continue sur ce thème. Il convient néanmoins de prendre des précautions par rapport au caractère monogénique de cette résistance et de son contournement potentiel.

Lutte chimique :

Suivre l’évolution de la maladie (Bulletin de Santé du Végétal (B.S.V.) ou autre dispositif d’informations) et réaliser un suivi régulier des parcelles.

  • Objectif visé : on cherche à éviter l’installation du mildiou sur la parcelle.
  • Outil d’aide à la décision : des outils d’aide à la décision sont disponibles et utilisés.
  • Stratégie de lutte : elle repose sur des traitements préventifs car il n’existe pas de traitements curatifs efficaces. La protection commence dès que les conditions climatiques sont favorables. Utilisation des produits de contact en général en début de culture puis utilisation des fongicides hauts de gamme dès le début de la bulbaison (stade le plus sensible à la maladie) pour bien protéger le bulbe en formation. La cadence des traitements varie en fonction des produits utilisés : entre 7 et 10 jours.

Il est conseillé d’arrêter la protection au stade tombaison car à partir de ce stade, les attaques ne seront plus préjudiciables pour la culture.

Carte d’identité de la pourriture du collet

Présentation

Botrytis allii est une maladie qui se développe en cours de culture sur les Allium. Elle est responsable de pourritures en cours de stockage des bulbes.

  • Phylum : Ascomycètes
  • Classe : Leotiomycètes
  • Ordre : Héliotiales
  • Famille : Sclérotiniacées

  • Sur oignon, les symptômes sont essentiellement visibles lors de la conservation. Les dégâts se présentent sous la forme de moisissures gris-foncé sur les écailles allant jusqu'au cœur du bulbe si la maladie est avancée.
  • Sur échalote, la maladie peut se manifester dès le début de végétation, avec l'apparition d'un dépérissement des feuilles en cours de culture, les bulbes pourrissent et propagent la maladie sur la parcelle. Les symptômes peuvent aussi apparaître au cours du stockage quelques mois après que la maladie se soit installée dans le bulbe.

Botrytis allii se développe à des températures douces (20-25°C) et nécessite une forte humidité. Au-delà de 25°c et en dessous de 5°C son développement est inhibé.

Mesures prophylactiques :

Afin de limiter l'incidence de la maladie et d'éviter les contaminations primaires, il est conseillé de :

  • privilégier des rotations de 3 ans (voire 5 ans) entre deux alliacées
  • trier les bulbes avant la plantation
  • éliminer les déchets de cultures

Lutte chimique :

Il est recommandé de traiter en préventif dès le début de la période à risque soit 1 mois à 15 jours avant la tombaison.

Carte d’identité du mildiou

Présentation

Cette maladie est très courante et est provoquée par le champignon Botrytis squamosa.

  • Phylum : Ascomycètes
  • Classe : Leotiomycètes
  • Ordre : Héliotiales
  • Famille : Sclérotiniacées

Le champignon Botrytis squamosa peut affecter tous les stades de la culture (du semis à la récolte). Les symptômes sont observés uniquement sur le feuillage, ils se manifestent sous forme de taches blanches rondes à ovales de 1 à 5 mm et légèrement en creux évoluant jusqu’au desséchement des feuilles.

L'infection commence au niveau des feuilles les plus âgées et à leur extrémité provoquant des brûlures, pour évoluer sur l'ensemble du feuillage.

La maladie peut être confondue avec des brûlures d'herbicide ou des blessures.

A noter : sur échalote, les dégâts les plus dommageables sont observés après la tombaison, provoquant un dépérissement prématuré du feuillage.

La maladie se développe à des températures douces (optimum 15-20°C) et nécessite une forte humidité prolongée au niveau du feuillage. Son développement est au contraire ralenti lorsque les températures sont supérieures à 25°C.

Le champignon peut se conserver plusieurs années dans le sol sous forme de sclérotes, dans les débris végétaux et les écailles des bulbes infectés.

C'est une maladie particulièrement préjudiciable, car ses dégâts sont irréversibles. Son développement dans la culture peut être très rapide en cas de forte humidité.

Mesures prophylactiques :

  • Utiliser des plants sains car les bulbes peuvent être porteur de l'agent pathogène
  • Favoriser les rotations longues, au minimum 4 à 5 ans entre deux oignons ou autre culture sensible
  • Eviter les excès d'azote

Lutte chimique :

Il est recommandé de traiter préventivement contre le Botrytis squamosa, dès que le feuillage atteint 15 à 20 cm de hauteur.

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