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Biocontrôle : halte aux idées reçues

4 questions, 4 vidéos... Avec des réponses qui viennent du terrain, de la part de vignerons qui ont mis en place le biocontrôle dans leur vignoble et qui souhaitent partager leur expérience.

4 questions, 4 vidéos... Avec des réponses qui viennent du terrain, de la part de vignerons qui ont mis en place le biocontrôle dans leur vignoble et qui souhaitent partager leur expérience.

En Podcast. Votre programme Parlons Vrai Parlons Vigne tord le cou à certaines idées reçues sur le biocontrôle…

Biocontrôle, halte aux idées reçues !

Le biocontrôle, c’est efficace ?

Fort de sa longue expérience, Christophe Martin, en Champagne, est catégorique : « oui, le biocontrôle est efficace. Cela fonctionne chez moi depuis plus de vingt ans contre les vers de la grappe avec les Rak®. C’est beaucoup de travail, pour convaincre et pour poser, mais l’efficacité est telle qu’un retour en arrière me paraît bien difficile. » À l’autre bout de la France, en Languedoc, le jeune coopérateur Thomas Olmos a eu de bons résultats après avoir intégré des phosphonates et Romeo® dans son programme anti-mildiou l’an dernier. Il est satisfait, même s’il doit encore étayer son expérience. « Les produits de biocontrôle, ça se pilote : il y a des conditions d’utilisation à respecter et si on les utilise mal, ça peut ne pas fonctionner et on peut être déçu », nuance Jean-Charles Nabera-Sartoulet, dans le Médoc.


Le biocontrôle, ça coûte cher ?

« Le biocontrôle ne coûte pas plus cher, puisqu’on a des résultats équivalents, avec des IFT en baisse, ce qui aide à la commercialisation », indique quant à lui Stephan Montariol, en Languedoc. « Le biocontrôle a un coût, mais le plus gros bénéfice, c’est la santé humaine et le moindre impact sur l’environnement. Et c’est ce que nous recherchons, à Château Beaumont », renchérit Jean-Charles Nabera Sartoulet. Chez Thomas Olmos, la facture n’a pas augmenté depuis qu’il fait appel au biocontrôle.


Le biocontrôle, ça se développe ?

« Le biocontrôle se développe et se développera de plus en plus, estime Christophe Martin. C’est une nécessité pour diminuer les IFT et entrer dans les cahiers des charges des certifications environnementales. » « Le biocontrôle se développe déjà chez moi, ajoute Stephan Montariol. Et autour de moi, on en discute, les gens cherchent », témoigne-t-il. « Depuis quelques années, les produits de biocontrôle sont de plus en plus nombreux et on commence à avoir un choix », se réjouit Jean-Charles Nabera-Sartoulet. De fait, le marché des produits de biocontrôle ne cesse de croître. Il représente 11 % du marché de la protection des plantes en France, soit 217 M€ de chiffre d’affaires en 2019 (+ 8,5 % par rapport 2018), selon les derniers chiffres d’IBMA, l’association des entreprises du biocontrôle.


Le biocontrôle, une solution d’avenir ?

« Pour moi, l’avenir de la protection phytosanitaire de la vigne, c’est le raisonné et le biocontrôle est un des éléments de ce raisonnement », juge Stephan Montariol, rejoint par Christophe Martin : « Les produits de biocontrôle sont l’avenir et un complément nécessaire aux autres produits de protection de la vigne », insiste-t-il. Face au contexte sociétal et réglementaire, les attentes des vignerons sont fortes : « nous perdons beaucoup de molécules conventionnelles, constate Jean-Charles Nabera-Sartoulet, il faut que la recherche sur le biocontrôle soit très poussée. » Une demande bien comprise par les entreprises dont les investissements sont très élevés.

Mais la balle est aussi dans le camp des vignerons. « Il faut que la profession viticole essaie quelques nouveautés et aille de l’avant », encourage Thomas Olmos. « Le biocontrôle est sans doute une des clés pour apporter au moins une solution aux vignerons, résume Jean-Pierre Van Ruyskensvelde, directeur de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin). Il est indispensable que les pouvoirs publics laissent le temps aux acteurs de la R&D de faire émerger des solutions. »

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