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Antoinette, polycultrice dans l’Aisne, choisit de produire du biogaz pour compléter son activité

« La proximité de la ville est une contrainte. Avec le projet de méthanisation, j’en ai fait une opportunité ! »


Fille d’agriculteur, elle avait choisi une autre voie. Quand ses parents lui ont proposé de reprendre l’exploitation, elle s’est dit que c’était l’occasion de changer de vie. Dix ans plus tard, Antoinette est fière du chemin parcouru. Mais elle reconnait que pour tenir dans le métier, il faut travailler dur et savoir se remettre en question.


C’est l’histoire d’un retour à la terre réussi. Il y a dix ans, Antoinette Sainte-Beuve décide de quitter la région parisienne pour reprendre l’exploitation familiale dans l’Aisne, 180 ha en polyculture (blé, betterave, colza). A l’époque, elle habite à La Défense et travaille dans l’animation scientifique pour les enfants, un métier qu’elle adore. Alors qu’elle est enceinte de son premier enfant, son père lui fait part de son souhait de prendre sa retraite. Avec son mari, elle se demande si ce n’est pas l’occasion de changer de vie. Le projet murit doucement et se concrétise en 2011. « Pourquoi ce virage à 180° ? Pour offrir à notre famille un bon cadre de vie, basé sur le rythme de la nature et les valeurs agricoles », explique Antoinette. Un choix de vie qu’elle assume avec fierté. Pour le moment, son mari a conservé son travail, mais il espère rejoindre bientôt l’exploitation.


Titulaire d’une maîtrise de bio-environnement et d’un BTS agricole, la « Parisienne » ne part pas de rien. « Mais j’ai surtout appris sur le tas, reconnait-elle. Comme je suis curieuse et que je n’ai pas peur de poser des questions, je me suis mise à niveau. » Son premier défi consiste à remettre l’exploitation en ordre de marche. Peu à peu, le métier rentre. Ou plutôt les métiers, car elle est tour à tour agronome, technicienne, comptable, DRH, chef de projet… Une polyvalence qui lui va bien. « Je me sens plus chef d’entreprise en milieu agricole qu’agricultrice », résume-t-elle. Aujourd’hui, ses confrères la trouvent « très technique » et n’hésitent pas à lui demander des tuyaux.

« J’ai remplacé le colza par l’escourgeon, plus adapté à la méthanisation. »


Située aux portes de Saint-Quentin, l’exploitation subit la pression liée à l’extension de la capitale de la Haute-Picardie.
« J’ai déjà perdu 10 ha de terrain, regrette Antoinette. Et 30 ha supplémentaires sont menacés. » Le mouvement est inexorable et menace à terme la rentabilité de l’activité. C’est alors qu’un ami lui suggère de s’associer avec lui pour monter une unité de méthanisation, procédé consistant à fabriquer du biogaz à partir de matière végétale. « Ce projet est venu bousculer mes plans, mais je me suis dit qu’il fallait aller de l’avant ! » La proximité de la ville devient un atout pour distribuer aisément le gaz produit. « Ou comment transformer une contrainte en opportunité ! » Les travaux commenceront fin 2018. D’ores et déjà, elle a abandonné le colza et l’a remplacé par l’escourgeon, culture plus adaptée à la méthanisation.


Ses parcelles, Antoinette les connait bien. « Je vais dans les champs le plus souvent possible, assure-t-elle. Cela me ressource. J’ai besoin de savoir ce qui se passe dans mes cultures. » Pas question pour elle de traiter à l’aveugle. « Vous croyez vraiment qu’on va dépenser l’argent qu’on n’a pas pour polluer notre outil de travail ! » s’exclame-t-elle. Sans oublier la question de la préservation de leur efficacité : « Je n’ai pas envie de favoriser l’apparition de résistances. » Une discipline qui lui a permis de réduire plus d’un tiers l’utilisation de produits phytosanitaires par rapport à son père. Et de convaincre ses salariés (dont certains l’ont connue enfant) : « Les nouvelles méthodes font leur chemin… »

« Je pourrais être tout le temps sur le pont, mais j’ai appris à gérer mes priorités ! »


Aujourd’hui, Antoinette fait partie des agriculteurs qui comptent dans la région.
Vice-présidente du syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Aisne pendant cinq ans, elle connaît bien le dossier des installations. Perfectionniste, elle se forme dès que cela est possible : « J’aime échanger avec d’autres agriculteurs pour enrichir ma connaissance du métier, parfaire mes techniques. » Pas question pour autant de délaisser sa vie de famille. « Je me débrouille pour être à la maison à 18h pour m’occuper de mes trois filles. » Et quand on lui demande comment elle fait pour être ainsi sur tous les fronts, elle répond : « C’est une question d’équilibre : je pourrais être tout le temps sur le pont, mais j’ai appris à gérer mes priorités. » Pas de doute, Antoinette sait ce qu’elle veut.

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