Nuisibilité de l’oïdium de la vigne
Depuis de nombreuses années, BASF et le Groupe ICV (lnstitut coopératif du vin) mènent des études pour mesurer les effets des attaques d’oïdium sur le rendement de la vigne et sur la qualité des vins. Les résultats sont sans ambigüité : les pertes de rendement, souvent sous-estimées, peuvent être très importantes ; en outre, il suffit d’un faible nombre de grappes très touchées pour provoquer des défauts majeurs sur la qualité organoleptique des vins.
Impact sur le rendement
- L’oïdium peut avoir un impact quantitatif très important sur la récolte, mais il est souvent sous-estimé. En effet, les symptômes sur grappe ne sont pas tous visibles au moment de la récolte. Si l’on repère facilement les grains éclatés et les baies nanifiées, on a du mal à évaluer les pertes dues aux attaques précoces de l’oïdium au moment de la floraison : coulures et chute de bouquets floraux.
- Chaque bouquet pouvant comporter de 5 à 10 fleurs, la perte de rendement est au minimum de cinq baies par bouquet tombé. « Une attaque de 30% au moment de la floraison peut avoir un impact de 70 à 80% à la vendange ! » assure ainsi Vincent Jacus, Responsable de la filière Vigne chez BASF.
Impact sur la qualité
- BASF et l’Institut coopératif du vin ont réussi à établir des seuils de nuisibilité de l’oïdium sur la qualité du vin.
- A partir de 5% de grappes très touchées, c’est-à-dire comportant plus de 40% de baies touchées, on commence à avoir un préjudice sur la qualité du vin.
« L’oïdium modifie profondément la composition du raisin » explique Jacques Rousseau, Responsable des services viticoles du Groupe ICV. « Il fragilise la pellicule, réduit la photosynthèse et nanifie les grains. Résultat ? Un pH des jus plus élevé, l’apparition de composés phénoliques indésirables et la modification de la qualité organoleptique des vins, qu’ils soient rouges ou blancs. »
Les seuils de nuisibilité de l’oïdium sur la qualité du vin
Qualité du vin | Grappes peu touchées | Grappes très touchées |
---|---|---|
Excellent | <5% | 0% |
Bon | <30% | 0% |
Correct | <5% | |
Dégradé | <10% | |
Très dégradé | >10% |
Le groupe ICV et BASF ont mis au point une grille de décision pour aider le vinificateur au moment de la récolte, vis-à-vis du pourcentage d’attaque d’oïdium sur grappes : seules les grappes très touchées à la récolte nuisent à la qualité.
Le profil sensoriel – donc la spécificité du vin – est altéré avec, pour le dégustateur :
- en matière d’arômes, la réduction des arômes fruités et confitures au profit d’arômes désagréables : moisi, animal, végétal…
- en matière de goût, l’augmentation des goûts tanniques, astringents, amers et secs.
Au-delà de 10% de grappes très touchées, l’impact de cette maladie de la vigne est très marqué et ne peut pas être corrigé à la cave.
Avec des grappes peu touchées, en revanche, le seuil de tolérance est plus élevé : jusqu’à 30%, on a peu d’impact sur la qualité finale. « Le zéro défaut n’est pas indispensable pour le vinificateur, assure Jacques Rousseau. Ce n’est pas le cas avec le botrytis pour lequel il n’y a pas de seuil de tolérance. »