Un coup de coeur ?
« J’adore, et depuis longtemps, les vins du domaine Marcel Richaud, en vallée du Rhône. J’aime ces vins à la fois puissants aromatiquement sans être envahissants, des vins complets et accomplis, du velours ! »
Nadine Gublin est devenue oenologue presque par hasard... mais a tout de suite su qu'elle était faite pour ce métier qui nécessite, selon elle, des capacités d'adaptation... et une bonne mémoire.
« Cela fait 40 ans que j’exerce comme œnologue et je trouve toujours aussi fascinant d’assister à la transformation du raisin en vin ! C’est un métier passionnant, jamais rou-tinier, chaque millésime est différent. L’œnologie est aussi une science qui évolue beaucoup, avec une recherche très active. » Type de sol, cépage, climat... chaque élément contribue à la naissance d’un vin sous la « patte » de l’œnologue. Et Nadine Gublin sait de quoi elle parle, puisqu’elle est respon-sable des vinifications du domaine Jacques Prieur à Meursault, qui détient une trentaine d’appellations, et des deux autres domaines de la famille Labruyère. « J’ai la chance de vinifier les plus grands vins de Bourgogne, mais aussi du Beaujolais et plus récemment, de Champagne, avec des méthodes de vinification très différentes. »
Si la profession d’œnologue s’est largement féminisée depuis quelques années, Nadine Gublin fait partie des pionnières. « Être une femme n’a pas d’incidence, chaque œnologue vinifie différe-ment. C’est le côté magique de ce métier : donnez à vinifier à dix œnologues les mêmes raisins, ils donneront naissance à dix vins à la personnalité bien distincte. » Sa période de l’année préférée... c’est bien sûr celle des vendanges ! « 90% de la qualité d’un grand vin se fait à la vigne. Mon travail est de préserver cette qualité ori-ginelle. Je ne suis pas trop interventionniste, le but est que le raisin s’exprime, mais avec maîtrise. C’est un accompagnement, plu-tôt qu’une domination. » Mais il faut aussi savoir évoluer : « À un moment, je travaillais tous les rouges en vendanges égrappées. Depuis, j’intègre, dans certains terroirs, une part de vendanges en-tières. Car j’ai appris à aimer ces vins ».
L’œnologue est un observateur : Nadine Gublin note, depuis le début de sa carrière, les caractéristiques de chaque millésime : les conditions climatiques, l’aspect des raisins, etc. Et elle le constate. « Les conditions climatiques de mon premier millésime, en 1979, ne sont pas les mêmes qu’en 2018. » Pour elle, le métier d’œnologue est avant tout un travail... de mémoire. « Les analyses ne sont là que pour s’assurer de la bonne santé du vin. La clé du métier d’œno-logue, ce sont les dégustations. Et dans ce métier, on apprend tous les jours, il faut savoir rester humble. Apprendre récemment à vini-fier les vins effervescents a été pour moi une vraie découverte : il y a un important travail de mémorisation à fournir sur les assemblages. Les essais de dosage au niveau du dégorgement doivent être effectués au gramme près : c’est toujours fascinant de constater à quel point quelques grammes font la différence ! »
Un coup de coeur ?
« J’adore, et depuis longtemps, les vins du domaine Marcel Richaud, en vallée du Rhône. J’aime ces vins à la fois puissants aromatiquement sans être envahissants, des vins complets et accomplis, du velours ! »
Nadine Gublin