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Protection anti-mildiou : ne laissez pas le mildiou décider pour vous !

Chef de culture depuis 1988 au Château Clarke, Pascal Philip apporte toute son attention aux 145 ha de vignes situées à Listrac (Médoc). Échange de points de vue sur les fondements d’une stratégie anti-mildiou optimale avec Philippe Ansiaux, Ingénieur Technique et Filière Sud-Ouest à BASF.

Pour Pascal Philip (à droite), «la lutte anti-mildiou est capitale, pour assurer la quantité et la qualité attendue sur le Château». « Chez BASF, nous conseillons de traiter en préventif, pour endiguer la maladie dès que possible », indique Philippe Ansiaux.


Pour lutter contre le mildiou, à quelles problématiques majeures êtes-vous confronté ?


  • Pascal Philip, Château Clarke : Nos vignes sont implantées sur des sols argilo-limonosableux. À cause des problèmes de portance, il n’est pas facile de traiter après de fortes pluies. Nous devons donc nous tenir prêts dès que les conditions le permettent, pour ne pas rater la mise à feu. Nous avons aussi trois petits cours d’eau qui traversent le vignoble. Pour respecter les zones de non-traitement, nous n’utilisons que des antimildiou homologués avec une ZNT de 5 m. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre 10 % de la récolte à cause du mildiou. Le manque à gagner serait considérable ! La lutte anti-mildiou est donc capitale, pour assurer la quantité et la qualité attendues sur le Château.

  • Philippe Ansiaux, BASF : lutter contre le mildiou doit permettre de contenir la maladie et la stratégie de protection doit être préventive, pour empêcher l’action destructrice de la maladie, que ce soit sur le feuillage ou sur les baies. Avec une grande surface à traiter, il faut pouvoir organiser les chantiers de traitement et passer avec les produits adaptés avant les pluies contaminatrices.


Quelle stratégie anti-mildiou est mise en place au Château Clarke, compte tenu des contraintes citées ainsi que des conditions climatiques défavorables de 2013 ?


  • P. Philip : les 145 ha de vignes du Château sont répartis sur deux sites : Clarke, Malmaison et Peyrelebade. Les traitements anti-mildiou sont alors davantage réalisés en fonction des hommes et de leurs disponibilités qu’en fonction du cycle de la vigne. Souvent, nous passons une semaine sur un site, puis la suivante sur l’autre afin de maximiser les délais de rentrée dans les parcelles. En 2013, le premier antimildiou a été fait sur Peyrelebade le 6 mai, alors que pour Clarke, c’était le 13 mai. La taille des parcelles et la présence de deux sites nous obligent à être très réactifs et à anticiper les évènements pluvieux, ce qui n’est pas simple. En fonction de la météo et de l’organisation des travaux, je réduis les cycles de traitement. C’est aussi le cas lors des fortes poussées de la vigne. Une partie du site de Peyrelebade est aussi menée en bio, et une autre alterne les passages conventionnels et bio.

  • P. Ansiaux : appliquer le bon produit au bon moment est le gage d’une protection réussie. La principale recommandation en lutte contre le mildiou, c’est de ne pas attendre d’être infesté pour réagir ! Certains préconisent d’attendre la sortie des premières taches pour effectuer les premiers traitements. Chez BASF, nous conseillons d’endiguer la maladie dès que possible, avec un produit comme Polyram® DF. Par ailleurs, l’année 2013 a été particulièrement difficile pour la lutte anti-mildiou. Mais en Gironde, il y a toujours eu des fenêtres pour agir. Enervin®, produit composé d’amétoctradine et métirame, a pu être appliqué à 12-14 jours plutôt qu’à 14 comme recommandé, en fonction des prévisions d’averses. Son ancrage fort sur la plante, qui le rend peu lessivable, a été très apprécié.


La modulation de doses est-elle pratiquée au Château Clarke ? Avec quels résultats ?


  • P. Philip : nous traitons avec des rampes face par face, composées de deux mains par face, pulvérisant chacune sur 60 cm. En début de végétation, nous fermons une des deux mains, afin de limiter la quantité de bouillie apportée. Nous utilisons aussi Optidose de l’IFV, pour calculer la dose appliquée sur la vigne, en fonction de la surface foliaire, des observations au vignoble et du risque, ce qui nous permet d’économiser des phyto.

  • P. Ansiaux : plutôt que de chercher à réduire les doses, il faut viser l’optimisation des traitements. Nous conseillons de maintenir la bonne concentration de la bouillie, mais de régler l’ouverture des diffuseurs ou des jets du pulvérisateur en fonction du feuillage.


En termes de qualité de pulvérisation justement, que faites-vous de particulier au Château Clarke ?


  • P. Philip : pour vérifier la qualité de la pulvérisation, nous passons notre rampe AB-most au banc de contrôle de l’IFV, avec qui nous travaillons depuis plusieurs années. Nous avons d’ailleurs commencé à faire vérifier nos pulvérisateurs depuis 1989, bien avant que les contrôles ne deviennent obligatoires. Cela pour optimiser les apports, mais aussi par préoccupation de l’environnement et des hommes.

  • P. Ansiaux : en France, la majorité du parc de matériel de pulvérisation est mal réglée ou non adaptée à l’exploitation, avec des pulvérisateurs tournant en sous-régime par exemple. BASF propose le service Evidence, un banc d’essai développé en collaboration avec l’IFV, qui permet de contrôler les réglages avec l’analyse de la qualité de la pulvérisation. Une grosse marge de progrès est à faire sur ce domaine, avec de vraies conséquences pour la maîtrise de maladies comme le mildiou.


Pour les années à venir, comment envisagez-vous votre stratégie anti-mildiou ?


  • P. Philip : le Château Clarke cherche à développer la conduite en agriculture biologique, sans passer par la certification. Les vignes conduites en bio et conventionnel par bandes successives sont un exemple de compromis qui semble intéressant. Ainsi, nous cherchons des produits efficaces, afin de limiter le nombre de passages, tout en maintenant une bonne maîtrise des maladies. Sans oublier l’enherbement des rangs pour réguler la vigueur de la vigne et l’implication des salariés qui est primordiale quant à la protection du vignoble. Pour nous, c’est une question d’image et de responsabilité.

  • P. Ansiaux : la prise en compte des problématiques environnementales et sociétales est un enjeu majeur pour BASF. Elle doit se faire sans concession sur la rentabilité des exploitations, à savoir, la quantité et la qualité des vendanges. Ainsi, il faut certes utiliser des produits efficaces, mais aussi mettre en place la bonne stratégie, basée sur les fondamentaux agronomiques. Les essais menés avec des traitements anti-mildiou précoces montrent une meilleure maîtrise de la maladie qu’en passages tardifs. C’est d’ailleurs ce qui se pratique en oïdium où il n’y a pas d’outil de modélisation fiable. Pour le mildiou, nous conseillons donc de mettre l’accent sur la lutte préventive, afin de maîtriser la maladie dès le départ et ainsi, optimiser son résultat tout en maîtrisant le recours aux intrants. Enfin, nous mettons l’accent sur les bonnes pratiques agricoles, avec par exemple la diffusion « d’Anti-sèches » phyto ou la mise en place de module pédagogique de formation comme Educ'Risk®.

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