Prévenir et gérer le risque de résistance aux fongicides
L’évolution de la sensibilité aux fongicides de certains champignons pathogènes suscite de légitimes inquiétudes. Elle n’est pourtant pas une fatalité. Il est possible de préserver l’efficacité des modes d’action fongicides en respectant quelques principes simples… c’est ce que l’on appelle « gérer les modes d’action ».

Les mesures prophylactiques
La façon la plus simple de lutter contre les phénomènes de résistance aux fongicides est encore de limiter le risque d’apparition des maladies. Pour cela, on dispose de 2 leviers : agir sur l’inoculum fongique de la parcelle et agir sur la conduite de la culture.
Réduction de l’inoculum de la parcelle
Elle passe par l’adoption de pratiques culturales vertueuses, parmi lesquelles on peut citer :
- la rotation des cultures, en cultures assolées, qui permet de limiter la fréquence des cultures et des adventices hôtes du pathogène ;
- la destruction des repousses de céréales pendant l’interculture ;
- le broyage et l’enfouissement des résidus de cultures (pailles de céréales, bois de taille de la vigne, feuilles dans les vergers…) ;
- le travail du sol : labour occasionnel.
Conduite de la culture
Elle utilise par exemple :
- la date et la densité de semis ;
- les apports azotés ;
- la tolérance variétale et les mélanges variétaux
Bien choisir et diversifier ses variétés
Pour chaque culture, il existe des variétés moins sensibles aux maladies. Miser sur ces variétéspermet de mieux raisonner la protection fongicide, voire de limiter le nombre de traitements, ce qui est bon pour préserver l’efficacité des substances actives utilisées.
Selon le même principe, il est possible de cultiver des variétés d’origines génétiques différentes, à la fois dans l’espace (à l’échelle de l’exploitation ou de la microrégion) et dans le temps (d’une année sur l’autre).
La gestion raisonnée des modes d’action fongicides
Le raisonnement de la protection fongicide constitue le second volet de la lutte contre les résistances. On retrouvera ici un certain nombre de recommandations valables pour les autres types de protections (herbicides et insecticides). Pour préserver l’efficacité des matières actives disponibles, on veillera autant que possible à :
- alterner ou associer des matières actives possédant des modes d’action différents avec un partenaire efficace (unisite ou multisites, selon les usages et les cultures concernées)
- optimiser le positionnement des traitements grâce à des outils d’aide à la décision comme xarvio® FIELD MANAGER de BASF.
- respecter les doses préconisées (attention, le fractionnement des applications favorise l’apparition des résistances)
- maximiser la qualité de sa pulvérisation grâce à des outils comme Evidence pour la vigne : à découvrir ici
- appliquer les produits de manière préventive (pour une meilleure efficacité)