Prévenir et gérer le risque de résistance aux herbicides
Pour limiter le développement des résistances aux herbicides, il est plus que jamais nécessaire de raisonner son désherbage dans le cadre de la rotation, en intégrant les bonnes pratiques agronomiques et en gérant correctement les modes d’action herbicides.

Mesures agronomiques et pratiques culturales
En matière de lutte contre le développement des résistances aux herbicides, l’agronomie tient une place primordiale. Une bonne stratégie de désherbage doit se concevoir à la rotation. L’objectif est de perturber le cycle des adventices et de diminuer le stock de graines présent dans le sol. Parmi les techniques culturales favorables à la maîtrise de la flore adventice, on peut citer, pour les cultures assolées :
- l’introduction de cultures de printemps , qui limite le développement de graminées d’automne de type vulpin et ray-grass ;
- le labour occasionnel , qui permet d’enfouir les graines germées ;
- le faux-semis , qui provoque la germination des adventices et permet leur destruction chimique ou mécanique avant le semis de la culture ;
- le décalage de la date de semis des céréales d'hiver , qui évite la levée d’une partie des adventices.
Comment limiter la dispersion des adventices ?
A côté des pratiques culturales, on veillera à prendre des précautions pour éviter de disperser les graines d’adventices et, à travers elles, de favoriser les flux de gènes entre les parcelles.Cela passera d’abord par un nettoyage rigoureux des moissonneuses et autres engins agricoles, mais aussi par l’entretien des jachères, abords de parcelles et inter-rangs des cultures pérennes (via une destruction systématique des adventices avant leur montée à graines).
La gestion raisonnée des modes d’action herbicides
Le raisonnement du désherbage constitue le second volet de la lutte contre le développement des résistances aux herbicides, développement principalement dû à l’utilisation répétée de produits utilisant le même mode d’action. Une gestion raisonnée des modes d’action permet d’éviter cette dérive. On retrouvera ici un certain nombre de recommandations valables pour les autres types de protections (fongicides et insecticides).Pour préserver l’efficacité des matières actives disponibles, on veillera autant que possible à :
- alterner ou associer des herbicides utilisant des modes d’action différents et complémentaires pour traiter une même cible. Ceci dans la rotation à travers la mise en œuvre de programmes ;
- respecter les doses préconisées (la réduction de doses favorisant dans certains cas les résistances par détoxication) ;
- optimiser le positionnement des traitements.