Lutte contre le ruissellement : l’indispensable diagnostic terrain

Pour qu'une action soit pertinente, il est essentiel de réaliser au préalable un diagnostic du parcellaire de son exploitation : nature des sols, réserve utile selon les parcelles, voies de circulation de l’eau, période à risques de transferts…

Etape 1 : connaître ses sols et la circulation de l’eau

  • Sols : terres profondes, limoneuses à limono-argileuses, peu sensibles à l’infiltration vers les nappes, mais très sensibles à la battance (MO faible).
  • Réserve utile : supérieure à 120 mm.
  • Circulation de l’eau : risque d'infiltration majoritaire en automne-hiver, risque de ruissellement majoritaire en printemps-été (sur la parcelle en bordure de cours d'eau).

Etape 2 : évaluer les risques de transferts

  • Programme de protection des cultures : les risques sont dépendants des stades de la culture et des dates d’application des produits phytosanitaires.
  • Calcul de la réserve utile : suivi du remplissage de la réserve utile.
    Statistiquement, deux années sur dix, la réserve utile est remplie à 85% autour du 15 novembre et sa vidange commence autour du 5 mars.
  • Description du paysage : organisation du territoire à l'échelle du bassin versant.

Etape 3 : proposer des solutions applicables

Les solutions proposées doivent prendre en compte tant les risques que les impératifs économiques et agricoles de l’exploitant. L’étude de la situation en présence de l'agriculteur permet ainsi de s’assurer que les solutions de limitation des risques sont pertinentes et applicables.

  • Eviter l’application d’urées sur céréales d'hiver de mi-novembre à début mars.
  • Prévoir un dispositif végétalisé pour limiter le ruissellement, l’érosion et les coulées de boue sur les parcelles les plus pentues.
  • Travailler perpendiculairement à la pente pour limiter la formation de circuits préférentiels.
  • Conserver la matière organique autant que possible.

Lutter contre le ruissellement

La prévention des contaminations diffuses des eaux de surface ou des nappes phréatiques liées aux produits phytosanitaires passe par une bonne connaissance des paramètres qui favorisent le transfert par ruissellement.

L’agronomie a une incidence directe sur les capacités du sol à l’infiltration. Techniques culturales simplifiées, résidus de pailles, sens du travail du sol, intercultures, etc. Autant de mesures qui permettent d’éviter la saturation ou le ruissellement concentré et donc le risque de contamination diffuse.

Bandes enherbées, zones tampons, prairies, bosquets : des aménagements qui permettent d’intercepter les ruissellements à l'aval des parcelles et de limiter les risques de transferts vers les cours d'eau.

Pour gérer de façon responsable les ressources en eau, il est indispensable de bien connaître le cycle de l’eau et notamment de distinguer eaux de surface et eaux souterraines.

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