Lutte contre le ruissellement : les facteurs à prendre en compte pour limiter le transfert des produits phytosanitaires dans l'eau

La prévention des contaminations diffuses des eaux de surface ou des nappes phréatiques liées aux produits phytosanitaires passe par une bonne connaissance des paramètres qui favorisent le transfert par ruissellement.

La météo

Certaines conditions climatiques ont un impact direct sur les risques de transfert par ruissellement :

  • L’intensité, la fréquence et la direction des vents.
  • L’intensité de la pluviométrie.
  • La durée sans pluie.
  • La période de l'année : les eaux de surface sont plus sensibles durant les périodes d’orages (printemps/automne) tandis que les eaux souterraines sont plus menacées durant les périodes de recharge des nappes (automne/hiver).

Le travail du sol

La façon dont l’agriculteur travaille ses sols a une influence importante sur les risques de transfert. Notamment :

  • Le sens du travail par rapport à celui de la pente.
  • La gestion de la matière organique : les sols à faible teneur en matière organique sont plus sensibles au ruissellement. Leur structure étant moins stable, ils sont donc plus sujet à la battance, voire à l'érosion.
  • La mise en place de techniques de conservation des sols de façon à limiter le travail du sol et conserver au maximum la matière organique en surface (cf raisons exposées au point précédent).

Le paysage

Le territoire où se trouve le parcellaire de l’exploitation est également un facteur important. Les risques de transferts dépendent ainsi :

  • de la topographie (reliefs et pentes) et de la dimension des parcelles
  • des assolements pratiqués sur les parcelles au sein d’un bassin versant
  • des aménagements : haies, prairies, bandes enherbées, etc. et de l’existence de sols tampons.

Les milieux

La nature pédologique et géologique des milieux influe aussi sur les risques de pollution diffuse. En particulier :

  • La nature du sol : battance, hydromorphie, teneur en matière organique, en argile…
  • La nature du sous-sol et de la roche : plus ou moins perméable (zones de tassement, couche d’argile en profondeur, schistes, socle granitique).
  • La présence d’un cours d’eau à proximité des parcelles.
  • La proximité d’une nappe aquifère affleurante.

Le produit

Dernier facteur pouvant jouer sur le transfert de molécules vers les ressources en eau : les propriétés physico-chimiques des substances contenues dans les produits utilisés. Parmi lesquelles :

  • leur capacité de fixation (mobilité)
  • leur capacité de dégradation dans les sols (persistance)
  • leur volatilité depuis le sol ou depuis le végétal
  • leur solubilité dans l'eau et la solution du sol.

Lutter contre le ruissellement

Pour qu'une action soit pertinente, il est essentiel de réaliser au préalable un diagnostic du parcellaire de son exploitation : nature des sols, réserve utile selon les parcelles, voies de circulation de l’eau, période à risques de transferts…

L’agronomie a une incidence directe sur les capacités du sol à l’infiltration. Techniques culturales simplifiées, résidus de pailles, sens du travail du sol, intercultures, etc. Autant de mesures qui permettent d’éviter la saturation ou le ruissellement concentré et donc le risque de contamination diffuse.

Bandes enherbées, zones tampons, prairies, bosquets : des aménagements qui permettent d’intercepter les ruissellements à l'aval des parcelles et de limiter les risques de transferts vers les cours d'eau.

Pour gérer de façon responsable les ressources en eau, il est indispensable de bien connaître le cycle de l’eau et notamment de distinguer eaux de surface et eaux souterraines.

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