Les 4 leviers du raisonnement à la parcelle

Raisonner son application fongicide en saison malgré les contraintes ? C’est possible ! À condition de tenir compte de quatre leviers essentiels.

Levier n°1 :

Choisissez vos produits fongicides en fonction de leur souplesse

Face à un contexte climatique souvent compliqué lors des applications de fongicides céréales, notamment les premiers traitements au printemps, il est essentiel de porter une grande attention au choix des produits. Les fongicides utilisés doivent être le plus souple possible, c’est-à-dire utilisables sur une période assez longue et lors de conditions d’humidité ou de températures variables.


François Thomas, responsable technique de la coopérative Coréa Poitou-Charentes, ajoute qu’en plus du choix des produits, il est possible de jouer sur la vitesse d’avancement du pulvérisateur : « Si vous ne pouvez pas diversifier les produits dans la cuve lors de l’application, vous devez au moins jouer sur la vitesse d’avancement pour, au minimum moduler la dose en fonction des parcelles et des risques variétaux. »

Levier n°2 :

Les outils d’aide à la décision vous aide à mieux positionner vos traitements

Plusieurs outils d’aide à la décision (OAD) permettent de mieux piloter les interventions fongicides. Si certains se contentent de donner une date de déclenchement des traitements phytosanitaires en fonction de la modélisation des maladies, d’autres vont plus loin dans l’aide au positionnement, tel que le service xarvio® FIELD MANAGER de BASF.


« Au moment de l’application de mes fongicides céréales, j’utilise un outil d’aide à la décision qui me permet d’intervenir au moment opportun : il enregistre les différences entre mes parcelles et me propose des dates de traitement adaptées à chaque situation. Je raisonne également l’application de mes fongicides en fonction des variétés que j’utilise, car certaines sont plus résistantes que d’autres vis-à-vis des maladies. » Alain Guilbot, polyculteur-éleveur à Pamplie (79)

Levier n°3 :

L’observation pour ajuster votre protection fongicide

Les logiciels ou les modèles de prévision maladie ne font pas tout. Il est nécessaire de compléter les avis de déclenchement par des observations au plus proche des conditions de son exploitation.
Vous disposez pour cela des bulletins locaux : Bulletin de santé du végétal ou informations techniques en provenance du distributeur agricole ou du prescripteur régional qui fournissent des informations sur l’évolution des maladies près de chez vous. L’observation directe et régulière de ses parcelles reste la base pour ajuster la protection des cultures.


« Pour raisonner au mieux l’application de mes fongicides céréales, j’adapte le programme aux variétés semées, celles-ci étant le plus souvent choisies en fonction de leur résistance au piétin-verse et à la septoriose. C’est un outil d’aide à la décision qui m’aide ensuite à savoir quand le traitement peut avoir lieu. Mais attention, l’outil ne fait pas tout et l’aspect observation est primordial. » Emmanuel Caquineau, céréalier à Pioussay (79)

Levier n°4 :

La météo agricole vous indique les plages de pulvérisation pour sortir au bon moment

Pour assurer l’efficacité du traitement, les conditions météorologiques sont essentielles. Il est ainsi exclu de sortir le pulvérisateur lors d’une journée trop ventée, si le temps est trop sec ou lorsque la chaleur est trop forte. Une application optimale de fongicides aura donc lieu lorsque les températures ne sont pas négatives et inférieures à 25°C et quand les écarts de températures entre le jour et la nuit ne dépassent pas 15°C. Éviter par ailleurs de traiter lorsqu’un refroidissement est annoncé pour les jours suivants. Une hygrométrie supérieure à 60% est par ailleurs la plus favorable aux traitements et, selon l’arrêté du 12 septembre 2006, aucune application ne doit avoir lieu lorsque le vent est supérieur à 19 km/h. Ces conditions optimales se rencontrent alors plus facilement le matin.

Pour aller plus loin :

Le blé, comme toutes les céréales, est menacé par de nombreuses maladies dont les principales sont : l'oïdium, la fusariose, le piétin-verse et les rouilles. Consultez les fiches détaillées des maladies du blé et trouvez toutes les informations sur leurs symptômes, leur cycle de vie et les solutions de lutte.

Tout au long de son cycle, le blé est menacé par des maladies qui peuvent avoir un impact important sur le rendement et la qualité de la récolte. Il est donc indispensable de le protéger de façon raisonnée et pérenne. Chaque année, il s’agit de trouver le bon arbitrage entre le montant de l’investissement fongicide, le cours du blé et les attentes de la filière.

La protection des céréales contre les maladies se joue à différentes étapes de la culture. Pendant la morte-saison, en réduisant le risque maladie par l’adoption de pratiques agronomiques vertueuses, et en saison, par le bon positionnement des applications fongicides et l’ajustement des pratiques au risque climatique. En outre, le raisonnement devra intégrer une gestion responsable des modes d’actions utilisés.

Un programme fongicide se bâtit autour de la protection des dernières feuilles du blé, garantes du rendement et de la qualité de la récolte. Selon le risque maladies, le programme comptera de 1 à 3 traitements.

L’évolution de la résistance de micro-organismes pathogènes des cultures à certaines matières actives suscite de légitimes inquiétudes. Elle n’est pourtant pas une fatalité. En effet, il est possible de préserver l’efficacité des modes d’action fongicides en respectant quelques règles simples.

La pratique du sous-dosage des produits fongicides est assez répandue. Elle n’est pourtant pas sans effet sur la durée d’action, la curativité, le contrôle des maladies foliaires ou la gestion des modes d’action. De plus, elle ne vous garantit pas le meilleur rendement économique !

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