Les risques du sous-dosage des fongicides céréales

La pratique du sous-dosage des produits fongicides est assez répandue. Elle n’est pourtant pas sans effet sur la durée d’action, la curativité, le contrôle des maladies foliaires ou la gestion des modes d’action. De plus, elle ne vous garantit pas le meilleur rendement économique !

La tentation du sous-dosage

Réduire les doses de produits utilisés pour faire des économies, quitte à perdre un peu en quintaux, est une pratique assez répandue. Elle s’observe notamment avec les nouveaux produits, plus efficaces que les précédents : certains utilisateurs les sous-dosent délibérément en espérant que le gain d’efficacité compensera la perte de rendement. D’autres encore jouent sur la flexibilité dose offerte par le produit pour se rapprocher le plus possible de la limite inférieure préconisée.
Cette pratique du sous-dosage n’est pourtant pas sans risque.

Les dangers du sous-dosage

Les risques induits par l'utilisation de doses réduites de produits de traitement sont de plusieurs ordres :

  • Une moindre durée d’action : la dose utilisée obligera à rapprocher la date de l’application suivante ou à exposer la culture aux attaques de maladies si on ne la modifie pas.
  • Une moindre curativité : bien qu’on préconise une application préventive des fongicides, il faut parfois compter sur leur action curative dans certains contextes.
  • Un mauvais contrôle des maladies foliaires : la dose utilisée n’offrira pas un spectre aussi large et ne pourra pas contenir aussi efficacement les principales maladies foliaires des céréales.
  • Un risque au niveau durabilité des modes d’action : on sait que l’utilisation de micro-doses a tendance à aumenter la pression de sélection et à renforcer les phénomènes de résistance des champignons aux fongicides.

La nécessité de raisonner la protection fongicide

Chaque année est différente. Il est donc déconseillé de reconduire purement et simplement l’enveloppe budgétaire de l’année précédente.
L’investissement fongicide doit tenir compte de nombreux paramètres, dont principalement la pression maladie et le cours des céréales. Mais aussi le nombre d’applications prévues dans le programme, la variété semée, la date de semis, etc.

Le raisonnement de la protection fongicide cherchera ainsi à obtenir l’optimum technico-économique. Il s’agira de définir le niveau d’investissement fongicide qui permettra d’obtenir la meilleure rentabilité. En prenant bien sûr en compte le nombre d’interventions, leur positionnement, le choix des produits et leur dosage.

La « juste dose » : un compromis

La bonne dose n’existe pas. C’est pourquoi nous préférons parler de « juste dose ». Celle-ci se situe dans une fourchette et doit être fixée selon les principes du raisonnement : il s’agit toujours d’un compromis entre l’efficacité maximale et la rentabilité maximale.
Le distributeur peut aider l’agriculteur à construire son programme fongicide. Il existe aussi des Outils d'Aide à la Décision permettant d’optimiser la protection fongicide des cultures. C’est le cas du service xarvio® FIELD MANAGER de BASF : il permet un raisonnement du programme fongicide à l’échelle de la parcelle.

La « juste dose » c'est :

  • une durée d’action suffisante
  • une certaine curativité si nécessaire
  • un bon contrôle des principales maladies foliaires
  • une gestion responsable et durable des modes d’action
  • un meilleur retour sur investissement

Pour aller plus loin :

Le blé, comme toutes les céréales, est menacé par de nombreuses maladies dont les principales sont : l'oïdium, la fusariose, le piétin-verse et les rouilles. Consultez les fiches détaillées des maladies du blé et trouvez toutes les informations sur leurs symptômes, leur cycle de vie et les solutions de lutte.

Tout au long de son cycle, le blé est menacé par des maladies qui peuvent avoir un impact important sur le rendement et la qualité de la récolte. Il est donc indispensable de le protéger de façon raisonnée et pérenne. Chaque année, il s’agit de trouver le bon arbitrage entre le montant de l’investissement fongicide, le cours du blé et les attentes de la filière.

La protection des céréales contre les maladies se joue à différentes étapes de la culture. Pendant la morte-saison, en réduisant le risque maladie par l’adoption de pratiques agronomiques vertueuses, et en saison, par le bon positionnement des applications fongicides et l’ajustement des pratiques au risque climatique. En outre, le raisonnement devra intégrer une gestion responsable des modes d’actions utilisés.

Un programme fongicide se bâtit autour de la protection des dernières feuilles du blé, garantes du rendement et de la qualité de la récolte. Selon le risque maladies, le programme comptera de 1 à 3 traitements.

L’évolution de la résistance de micro-organismes pathogènes des cultures à certaines matières actives suscite de légitimes inquiétudes. Elle n’est pourtant pas une fatalité. En effet, il est possible de préserver l’efficacité des modes d’action fongicides en respectant quelques règles simples.

Raisonner son application fongicide en saison malgré les contraintes ? C’est possible ! À condition de tenir compte de quatre leviers essentiels.

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