La culture du colza en couvert associé
La culture du colza en couvert associé est une technique récente qui tend à se développer. Elle consiste à semer une légumineuse gélive en même temps que le colza.
Origine de la technique
Avec le développement de l’agriculture de conservation, les agriculteurs et les conseillers techniques travaillent les couverts associés aux cultures.
Pour le colza, c’est autour de 2010 que la technique se concrétise. Comme pour les autres cultures, cette technique est bénéfique pour la structure du sol et le bilan en azote, mais elle a aussi un effet notable sur la vigueur des colzas et les attaques d’insectes. Avec le retrait des néonicotinoïdes en 2018, tout élément qui permet d’obtenir rapidement un colza sain et vigoureux qui supportera mieux les attaques devient regagne en intérêt. Ainsi, en 2018 ce sont 8 à 10% des surfaces qui ont été semées en association avec une légumineuse. On attend 25 à 30% des surfaces en 2025.
Pourquoi mettre en place cette technique ?
L’objectif du colza en couvert associé est de bénéficier des avantages agronomiques des plantes associées tout en améliorant les performances du colza. La culture du colza en couvert associé présente de nombreux bénéfices :
- Améliore la structure du sol : le système racinaire fasciculé des légumineuses complète le système racinaire pivotant du colza, contribuant ainsi à une meilleure structuration du sol ;
- Fortifie les colzas : une amélioration de l’utilisation de l’azote par le colza peut être observée (20 à 40KgN/ha absorbée en plus). Par ailleurs, les légumineuses fixent l’azote et le restituent lors de leur destruction par le gel, le rendant ainsi disponible pour les colzas ;
- Atténue le nombre d’attaques de ravageurs : dans les régions où la pression en grosses altises ou charançons est élevée, le semis de colza en couvert associé a contribué à atténuer l’infestation des larves de ces 2 ravageurs ;
>> En savoir plus sur les ravageurs du colza - Concurrence les adventices : le colza et les légumineuses ont une croissance plus dynamique que celle des adventices. Il y aurait donc une potentielle compétition entre le colza associé et les adventices pour les ressources.
Limites de la technique :
- Le coût : coût supplémentaire à prévoir les semences et coût supplémentaire pour le semis si le matériel disponible n’est pas adapté (nécessité de réalise un semis en 2 passages) ;
- Contraintes techniques : mélange des graines avant le semis, semis en 2 passages, adaptation de la stratégie de désherbage et de l’itinéraire cultural.
Favoriser l’implantation du colza en couvert associé : les 5 principaux points de vigilance
Les conditions météorologiques
Lors de l’implantation, des températures trop bases limitent le développement du couvert.
En hiver, l’intensité du gel joue un rôle important dans la réussite de la destruction du couvert. Toutes les espèces n’ont pas la même sensibilité au froid. Cependant, plus la légumineuse est développée, plus elle sera sensible au gel.
L'implantation
Implanter le couvert précocement permet d’atteindre un stade suffisamment développé à l’entrée de l’hiver et favorise la sensibilité des légumineuses au gel.
Disponibilité de l’azote
L’implantation du colza en couvert associé fonctionne mieux dans une situation où la disponibilité de l’azote est faible.
La pression adventice
- Situation historiquement « propre » ou à très faible pressions adventices : adapté
- Situation avec enherbement limité : envisageable
- Situation à forte ou très forte pression adventices : déconseillé
Le désherbage
Principale cause d’échec de la technique, il est important d’adapter le programme de désherbage pour ne pas endommager le couvert. D’une manière générale, les herbicides de pré-levée sont moins agressifs s’ils appliqués en post-levées précoce (stade cotylédons du colza).
L’implantation est une étape clé puisqu’elle conditionne le nombre de pied/m². Plusieurs leviers peuvent être mis en place pour appréhender sereinement cette étape.
>> Retrouver tous nos conseils pour réussir son implantation