Les actions en fonction des adventices
Pour adopter la bonne stratégie, il convient de connaître sa cible. La connaissance de vos parcelles est le point de départ. Il faudra ensuite déterminer la stratégie de lutte et définir le programme le mieux adapté.
Les adventices du colza posent différents problèmes, à différents niveaux :
- À l’implantation, les adventices peuvent étouffer la culture. Elles sont à l’origine de pertes de pieds ou de colzas chétifs. C’est le cas des géraniums et des graminées en particulier.
- Plus tard dans la saison, les adventices concurrencent le colza pour l’eau, les nutriments et la lumière. Cette concurrence engendre la chute du poids de mille grains et ainsi une baisse de rendement.
- Les crucifères comme la ravenelle peuvent être la source d’impuretés à la récolte et de baisse de valeur de l’huile.
- Les gaillets gênent le passage de la moissonneuse.
- Enfin, les adventices mal contrôlées dans le colza constituent un stock grainier qui va pénaliser les cultures suivantes.
Connaître les adventices des parcelles
En France, on recense une cinquantaine d’adventices différentes dans les champs de colza. Celles-ci varient beaucoup d’une région à une autre, et même d’une parcelle à une autre. Les espèces les plus représentées sont le vulpin, le ray-grass, les géraniums, les matricaires, le gaillet ou le coquelicot. Ceci s’explique par la pression de sélection exercée par les rotations de type colza-blé-orge (rotation à base de colza la plus fréquente en France).
Pour définir son programme de désherbage, il faut savoir contre quelles mauvaises herbes il va falloir lutter et estimer leur niveau réel d’infestation.
L’historique des mauvaises herbes recensées dans la parcelle peut être un point de départ. On peut également laisser quelques mètres carrés non désherbés dans les parcelles, afin de révéler, de manière simple, le stock grainier réellement présent dans le sol.
Adapter le désherbage à la flore dominante
Plus la flore est complexe et dense, plus le programme doit être puissant. La première étape d’une stratégie efficace consiste à adapter les pratiques agronomiques pour diminuer la pression des adventices ciblées.
Ensuite, le programme herbicide poursuivra le travail.
Les espèces ne réagissent pas de la même manière aux pratiques agronomiques. Il faudra choisir l’adventice prioritaire pour construire le programme de désherbage en fonction.
Quelques conseils pour les adventices les plus fréquentes
- Géraniums :
Ne pas attendre pour les contrôler. Les géraniums lèvent aussi vite que les colzas et peuvent étouffer la culture. Un désherbage de pré-levée efficace est indispensable si des géraniums sont présents sur la parcelle. - Graminées :
Comme les géraniums, les graminées lèvent vite et ont un pouvoir d’étouffement fort. Si les pressions dépassent les 30 pieds/m², une pré-levée offrira un premier contrôle. Une post-levée en relais maîtrisera la population et permettra de baisser le stock grainier pour la céréale à suivre. Il existe plusieurs leviers agronomiques pour faire baisser la pression. - Coquelicot :
Le coquelicot lève en conditions froides, de manière échelonnée. Sur les fortes infestations, il faut envisager des applications successives pour le maîtriser. - Matricaire :
Les matricaires lèvent pratiquement toute l’année. Ce qui en fait une adventice présente dans de nombreuses cultures. La plupart des chlororacétamides (métazachlore ou dmta-P par exemple) offriront un contrôle satisfaisant et persistant. Il faudra prendre en compte la pression pour adapter la dose. - Crucifères :Espèces proches du colza, les crucifères ne répondent pas de la même façon aux herbicides :
- La capselle est assez facilement contrôlée,
- Contre les barbarées ou les passerages, les solutions utilisées devront contenir de la clomazone,
- Dans tous les cas, un rattrapage à base d’isoxaben ou de mésotrione en post-levée, pourra renforcer le contrôle / compléter le programme. On pourra toutefois constater quelques phénomènes de phytotoxicité avec ces molécules.
- Gaillet : le gaillet est sensible au quinmerac, qui est donc une bonne base herbicide pour le contrôler.