Comment concilier utilité et respect des ressources en eau ?
Le colza est une culture très sensible à la concurrence précoce des adventices. C’est pourquoi le désherbage est une étape cruciale pour les producteurs. Afin de conjuguer les intérêts des producteurs et les exigences environnementales et sociétales, voici quelques clés d’analyse, ainsi que nos recommandations.
Le désherbage, une étape essentielle en culture de colza
Le colza est la culture d’hiver qui se sème le plus tôt, et comme les températures sont encore élevées courant août / début septembre, les adventices lèvent et se développent très vite. Elles sont alors responsables de colzas chétifs et de pertes de pieds. Dans les pressions les plus fortes (en particulier de graminées ou de géraniums ), la culture elle-même est compromise.
Un désherbage efficace s’effectue donc tôt dans le cycle de la culture pour laisser le champ libre au colza et sécuriser son implantation.
Le désherbage des colzas est essentiel dans la rotation
Les agriculteurs rencontrent de plus en plus de difficultés à contrôler les graminées annuelles dans leurs céréales. Les têtes de rotation sont alors très utiles pour diversifier les pratiques culturales et les herbicides.
Dans ce contexte, le colza est une culture essentielle :
- En utilisant la bonne stratégie, on peut atteindre 100% de contrôle des vulpins ou des ray-grass et contribuer à faire baisser le stock de graines.
- Les herbicides utilisés en colza sont des sources de diversification des modes d’action, pour une bonne gestion des phénomènes de résistances.
En conséquence, le contrôle des graminées dans le colza facilitera le désherbage des céréales.
Cadre réglementaire et technique
D’une manière générale, les produits phytosanitaires sont évalués de manière très approfondie. Cette industrie est le secteur professionnel le plus contrôlé en France et les produits mis en marché sont homologués pour un ou plusieurs usages bien définis. Dans le cadre de ces usages, les produits de protection des plantes peuvent être utilisés sans risque pour l’environnement, ni pour l’opérateur, ni pour les consommateurs finaux ou encore les riverains.
Concilier désherbage et protection de la ressource en eau
Dans certains cas exceptionnels, il arrive de mesurer des teneurs en produits phytopharmaceutiques supérieures à celles attendues et prédites par les modèles utilisés lors de l’évaluation. Ces situations peuvent provoquer de réels problèmes pour les gestionnaires de l’eau (mairies, collectivités, ..) et il est donc essentiel de prévenir ces situations en comprenant les causes et en y apportant des solutions. En ce qui concerne les herbicides homologués sur colza, la présence éventuelle de traces s’explique par :
- Des zones de transfert extrêmement rapide vers les eaux souterraines (sols superficiels, filtrants, hydromorphes).
- Des erreurs d’utilisation à l’origine de pollutions dites ponctuelles (gestion des bidons, des fonds de cuve, etc.).
Pour gérer de manière professionnelle et responsable les risques de transferts d’herbicides colza vers les ressources en eau, il convient :
- De raisonner les traitements (quelle que soit la situation) en connaissant ses parcelles et en appliquant le bon produit, à la dose la mieux adaptée à la situation et au bon moment.
- D’identifier les zones de transfert rapide et de diversifier les herbicides utilisés sur ces zones. Les distributeurs et les prescripteurs agricoles sont sensibilisés à cette problématique et sont en mesure de proposer aux agriculteurs des programmes alternatifs sur une zone vulnérable donnée.
- De veiller à bien respecter les bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires.
- Pour aller plus loin, les recommandations des firmes, des distributeurs et de Terres Inovia sont disponibles download ici