La nuisibilité des maladies du bois
Le dépérissement du vignoble français en grande partie provoqué par les maladies du bois a de réels impacts. Il contribue notamment à la réduction de la productivité du vignoble et il dégrade la qualité du raisin. Il ne faut pas sous-estimer ces maladies qui sont en hausse constante.
Des impacts sur les volumes de production
Le dépérissement du vignoble français provoque une réelle baisse de sa productivité. En effet, les pieds touchés par les maladies du bois voient leur production chuter.
Le dépérissement est responsable d’une perte de rendement annuelle moyenne de 4,6 hectolitres par hectare. D’autres auteurs estiment les pertes liées aux maladies en ceps improductifs de 11% en 2008 à 13% en 2012, avec des pointes à 23% dans le Jura*.
A l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), on parle de 12% de ceps improductifs (soit 100 000 ha) et 1 milliard d’euros de perte par an soit 15% des exportations françaises**.A FranceAgriMer, on estime les pertes entre 3 et 5 Millions d’hectolitres.
*Grosman et Doublet, 2012
**Nadal et Van Ruyskensvelde
Des impacts sur la qualité
Des études conduites par l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, ainsi que l’Université de Bordeaux, en 2009 et 2010, ont montré que les raisins issus de pieds atteints par l’esca, arrivent plus tard à maturité. Pour une même date de vendange, ils présentent des teneurs en sucre de l’ordre de 10% plus faibles, des acidités d’environ 20% plus élevées, et des teneurs en composés phénoliques, en particulier en anthocyanes, de 30 à 50% plus faibles.
A la dégustation, les chercheurs ont noté en bouche, des notes herbacées plus marquées, une baisse du caractère fruité et un goût de moisi prononcé, dès la présence de 5% de raisins issus de pieds touchéspar l’esca.
Importance des maladies du bois
Depuis quelques années, les parcelles concernées par les maladies du bois sont de plus en plus fréquentes et le pourcentage de pieds atteints grève le potentiel de production du viticulteur.
Toutes les régions sont touchées, mais les attaques les plus sévères sont observées dans le Jura, en Alsace, en Charentes et dans le Bordelais.
Il n’est pas rare de constater des parcelles avec plus de 25% de pieds touchés (pieds présentant des symptômes, pieds morts ou manquants).
En 2004, les maladies du bois ne concernaient que 2 à 3% des surfaces de vigne en France. En 2018, plus de 100 000 ha, soit 15% du vignoble français, sont concernés. Et l’impact économique s’élève à plus d’un milliard d’euros par an*.
Ce que les études montrent, c’est que le problème s’accroit et que, sans réponse, il en va aujourd’hui de la compétitivité de la filière vin française !
*Source : IFV