Un désherbage de plus en plus complexe

Les céréaliers sont confrontés à une diminution de l’efficacité du désherbage dans leurs parcelles. Un phénomène qui tient à la pression grandissante de graminées résistantes, notamment aux herbicides de printemps. Ils doivent alors se tourner vers d’autres itinéraires, incluant des solutions chimiques et agronomiques.

Une demande en herbicides de plus en plus forte

Le marché des herbicides céréales est en nette progression depuis 10 ans. Face au développement des adventices résistantes aux herbicides de sortie d’hiver, le désherbage d’automne a explosé : le marché à l’automne est 4.5 fois plus important en 2020 qu’en 2013 ! A l’automne dernier, ce sont 70% des surfaces de céréales implantées qui ont reçu au moins 1 passage à l’automne. Au désherbage chimique s’ajoute le développement des leviers agronomiques pour prévenir le développement des graminées.


Les graminées envahissent les parcelles

A quoi est due cette évolution ?

Principalement à la pression grandissante des graminées dans les parcelles. « Deux tiers des surfaces de céréales se trouvent aujourd’hui dans des situations ray-grass et/ou vulpins difficiles, contre la moitié en 2010 », constate Hubert Vincent, responsable herbicides céréales chez BASF. Une situation qui rend le désherbage de plus en plus complexe.
« Dans de nombreuses exploitations, le désherbage de sortie d’hiver échoue à cause des problèmes de résistance, notamment aux inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase, qui se généralisent », reconnaît-il.


Conséquence : le désherbage d’automne se développe

Dans ce contexte, les pratiques de désherbage évoluent. « L’utilisation des herbicides uniquement au printemps diminue au profit de programmes intégrant des applications herbicides à l’automne ou combinant les deux », constate Hubert Vincent. En dix ans, les programmes de désherbage ne comportant que des applications de sortie hiver ont ainsi été divisés par deux. En 2020, ils représentent moins de 40% des surfaces, les 60% restant se répartissant entre désherbage d’automne uniquement (32%) et désherbage d'automne puis printemps (30%).


Le désherbage d’automne est incontournable dans les situations de résistance ou à forte pression en graminées. Pour le réussir, on respectera quelques bonnes pratiques :

  • bien préparer le sol,
  • réaliser un semis régulier,
  • privilégier un sol humide au moment de l’application,
  • décaler l’application si de fortes précipitations sont annoncées après le traitement,
  • adapter les doses en fonction du type de sol.


L’agronomie appelée en renfort de la chimie

Dans ce contexte, la chimie seule ne permet pas de contrôler les adventices. Pour obtenir un désherbage satisfaisant et durable, le recours aux produits phytosanitaires doit être associé à des solutions agronomiques : labour occasionnel, introduction de cultures de printemps, faux semis, décalage de la date de semis…

>> Quels leviers agronomiques pour faciliter le désherbage du blé ?

Réussir son désherbage d’automne avec Trooper®

Désherber à l’automne n'est pas toujours possible : les précipitations rendent aléatoire le nombre de jours favorables à un passage herbicide. Face à cette contrainte, voici nos recommandations :

  • Réaliser un passage au moment du semis : si les conditions sont bonnes pour semer, elles le sont aussi pour désherber.
  • Utiliser Trooper® , notre solution à base de pendiméthaline et de flufénacet. Cet herbicide permet un positionnement très large, allant de la post-semis/pré-levée à la post-levée précoce, y compris le stade pointant. Avec Trooper® , l’agriculteur augmente de 50% ses chances de pouvoir désherber par rapport à un herbicide de post-levée stricte. C’est donc un gage de souplesse et de réussite dans une stratégie de désherbage d’automne.

En limitant précocement la concurrence des adventices, les essais montrent qu’il est possible de gagner jusqu’à 12 quintaux/ha par rapport à une stratégie herbicide basée uniquement sur des applications de printemps.

Consulter la suite du dossier :

Chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Dijon, Nicolas Munier-Jolain travaille à la réduction des herbicides dans les systèmes céréaliers. Des leviers agronomiques au désherbage de précision, il présente l’éventail des solutions disponibles et esquisse des pistes intéressantes pour l’avenir.

Henri Thiriet est agriculteur en polyculture-élevage, à Valhey. Matthieu Huertas est agent de relation culture à la coopérative agricole de Lorraine. Ils nous présentent leurs solutions pour réduire la pression des adventices résistantes aux herbicides dans les parcelles de céréales.

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