Quels leviers agronomiques pour faciliter le désherbage du blé ?

La préparation du sol avant le semis du blé ainsi que la modification de la date de semis permettent de mieux contrôler les adventices. Déchaumage, faux-semis, labour occasionnel, décalage du semis : voici quelques leviers agronomiques permettant de limiter le salissement des parcelles et de réduire l’utilisation d’herbicides en blé.

Le recul du labour et la progression des techniques de conservation du sol (semis direct, techniques culturales simplifiées) modifient sensiblement les itinéraires techniques du blé. Si cette approche améliore la vie du sol et sa fertilité, elle favorise aussi le développement des bioagresseurs de la culture, et en particulier des adventices. Face à cet inconvénient, il existe des techniques agronomiques qui permettent de limiter leur prolifération.

Désherbage du blé : impact du déchaumage et du faux-semis

Ces deux techniques culturales visent, par un travail superficiel du sol, à provoquer la levée des adventices et des repousses afin de les détruire avant l’implantation de la culture. Elles contribuent à réduire le stock semencier superficiel sur le long terme et à limiter le développement des adventices dans la culture suivante. Leur réussite repose sur différents paramètres :

  • Le choix des outils : le faux-semis exige un travail à faible profondeur suivi d’un roulage afin d’établir un bon contact terre-graine qui favorisera la levée.
  • La nature des adventices ciblées : l’efficacité du faux-semis est excellente sur les bromes, elle peut être moindre sur ray-grass et vulpins si la dormance n’est pas levée.
  • Les conditions climatiques : on réalisera le faux-semis de préférence au retour de la pluie pour favoriser la levée des graines d’adventices.

Désherbage du blé : impact du labour occasionnel

Le labour permet d’enfouir en profondeur le stock semencier superficiel et de détruire les graines à faible durée de vie. L’efficacité obtenue sur la destruction des graines est moins bonne en sol superficiel qu’en sol profond car le retournement y est plus difficile.

Le labour est particulièrement efficace s’il est placé juste après un échec de désherbage, en particulier contre graminées ( vulpin , ray-grass ). On privilégiera donc l’alternance labour / non labour plutôt qu’un labour systématique tous les ans. Il est conseillé de laisser 2 ou 3 ans au minimum entre 2 labours afin de détruire la plupart des graines à durée de vie courte.

En complément du travail du sol, l’alternance des périodes de semis (printemps et automne) permet d’empêcher la levée d’adventices à leur période préférentielle. Les rotations courtes en système céréaliers peuvent être allongées avec des orges de printemps, du tournesol ou du pois par exemple.

Désherbage du blé : impact de la modification des dates du semis

Modifier la date de semis de blé permet aussi de mieux gérer les adventices de la parcelle. Semer plus tard assure ainsi la levée d’une partie des graines d’adventices afin de les détruire avant le semis. Un décalage de date de semis important (plus d’un mois) permet d’éradiquer jusqu’à 90% de ces adventices.

Intégrer l’agronomie dans la stratégie de désherbage

Certaines pratiques agronomiques permettent de limiter le développement de la flore adventice des cultures. Les plus efficaces sont le labour, l’introduction de cultures de printemps, le faux semis et le décalage de la date de semis des céréales d’hiver. Elles seront intégrées dans la stratégie de désherbage en fonction de l’adventice cible.

Face à la pression grandissante des graminées dans les parcelles, les programmes de désherbage évoluent. Désherber à l’automne, en sortie d’hiver ou privilégier les programmes qui combinent des deux ? Dans le contexte où le désherbage devient de plus en plus complexe, il est nécessaire de choisir la bonne stratégie phytosanitaire.

Valorisé par les pratiques agroécologiques, le désherbage mécanique du blé retrouve sa place dans les itinéraires culturaux des céréales. Herse étrille, houe rotative, bineuse : comment choisir l’outil adapté au contexte de l’exploitation.

Maîtriser les adventices tout au long de la rotation

Identifier la cible de la parcelle, intégrer l’agronomie dans la stratégie, alterner les modes d’action et traiter au bon moment : tels sont les quatre piliers d’un désherbage de qualité et pérenne. Cette démarche seule permet une maîtrise à long terme des principales adventices présentes dans la rotation la plus courante en France : colza-blé-orge. En voici les grands principes.

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