Témoignages d'agriculteurs sur la gestion de la résistance aux herbicides

Richard Hinchliffe, est agriculteur dans le comté de Yorkshire and The Humber, en Angleterre ; Edouard François, est agriculteur dans l’Eure-et-Loir, en France. Ils nous présentent leurs solutions pour réduire la pression du vulpin dans leurs parcelles de céréales.

« Le plus efficace : introduire une culture de printemps »

Agriculteur non loin de Leeds, Richard Hinchliffe est associé avec son père et son oncle sur 1 400 ha. Un tiers des surfaces de l’exploitation est concerné par le problème de résistance du vulpin aux inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase. Pour regagner du terrain, Richard applique des bonnes pratiques collectées au cours d’un voyage d’études.

Ses solutions contre le vulpin :

  • A introduit, il y a déjà quinze ans, une culture de printemps : le pois.
  • Cultive aussi depuis trois ans du blé de printemps, uniquement pour affaiblir le vulpin.
  • Pratique systématiquement un faux-semis, suivi par une destruction chimique des adventices.
  • Travaille au minimum la terre pour limiter la levée des vulpins.
  • Réalise un semis direct.
  • Applique ensuite des herbicides de prélevée à base de flufenacet et/ou de pendiméthaline et/ou DFF. Complète si nécessaire avec du prosulfocarbe.
  • Recourt aux inhibiteurs de l’ALS en sortie d’hiver pour contrôler bromes, géraniums dans les terres lourdes et ray-grass.
  • Là où la pression vulpin est la plus faible (moins de 1 pied/10 m2), désherbe à la main.

« Dans des situations compliquées, introduire des cultures de printemps et du désherbage mécanique en complément du désherbage chimique reste la meilleure option. »

Edouard François possède une exploitation d’une centaine d’hectares dans l’Eur-et-Loir. Il y a six ans, il a acheté une parcelle à l’un de ses voisins. Or celle-ci était infestée de vulpins : plus de 200 pieds par mètre carré. Pour éviter la contamination du reste de son exploitation, il teste différentes techniques. Le stock de graines baisse, mais des ronds de vulpins réapparaissent.

Ses solutions contre le vulpin (dans la parcelle infestée) :

  • Introduit tout de suite un maïs. L’année suivante, malgré un double passage en automne et un programme en sortie d’hiver, des ronds de vulpins sont toujours présents dans le blé.
  • Investit alors dans une bineuse.
  • Avant son maïs, laboure puis passe le Chisel. Désherbe au besoin avec du glyphosate et pratique ensuite le désherbage mécanique.
  • Après le semis du maïs, applique un herbicide de prélevée anti-graminée.
  • Envisage d’introduire une orge de printemps dans la rotation et des cultures de printemps pouvant être sarclées ou binées.
  • Compte adapter sur la bineuse un module de pulvérisation pour désherber sous le rang de maïs pendant que l’outil griffe entre les rangs.

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Outre-Manche, la totalité des surfaces cultivées sont concernées par un problème de résistance du vulpin aux herbicides. Comment en est-on arrivé là ? Quelles solutions pour sortir de cette situation ? Les explications de Stephen Moss, expert vulpin et conseiller auprès des instituts techniques et des centres de recherche britanniques.

Intensité des résistances, rotations, semis, pratiques agronomiques : comment s’y prend-on de part et d’autre de la Manche pour regagner du terrain face au vulpin ? L’avis de Benjamin Gicquel et Géraldine Bailly, nos experts BASF en désherbage.

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