Les conseils de lutte contre la rouille jaune

Pour Anne Plovie, responsable du service agronomie et agriculture durable de la coopérative Cap Seine (Haute-Normandie), la rouille jaune est devenue une maladie à surveiller de près, au même titre que la septoriose. Nouvelles souches, tolérance variétale mise en défaut, attaques précoces... De nombreuses évolutions sont à prendre en compte.

« Pour limiter la progression de la rouille jaune, nous recommandons à nos adhérents de semer plusieurs variétés tolérantes. »


La Haute-Normandie fait partie des régions où le risque rouille jaune est traditionnellement élevé. « En 2012, les attaques ont été spécialement précoces, notamment dans l’Eure et le Calvados », explique Anne Plovie. « La maladie est apparue dès le stade épi 1 cm du blé, alors que d’habitude elle ne se manifeste pas avant le stade 1-2 nœuds. »
La souche Warrior a été mise en évidence parmi les races de rouille jaune présentes dans la zone de culture de la coopérative.

Dans ces conditions, la nuisibilité s’est révélée très importante. « Les pertes de rendement ont atteint plus de 40 q/ha dans les parcelles d’essai », souligne Anne Plovie. Et la résistance variétale a été contournée. « Certaines variétés très cultivées dans la région comme Trapez, Alixan ou Altigo ont été particulièrement touchées. D’autres comme Hysun ou Allez-y ont été attaquées alors qu’elles étaient préservées jusque-là. »


Les préconisations de l'experte

Ces évolutions ont conduit Anne Plovie à modifier ses préconisations. Voici les conseils qu’elle donne aux adhérents de la coopérative :

  • Ecarter les variétés de blé les plus sensibles à la rouille jaune.
  • Choisir plusieurs variétés tolérantes afin de limiter la progression de la maladie si elle venait à contourner une de ces variétés.
  • Consulter les BSV (bulletins de santé végétale) et, à l’échelle de la coopérative, les messages d’alerte.
  • Réaliser un traitement spécifique contre la rouille jaune dès le stade épi 1 cm en cas de détection d’un foyer dans une parcelle.

Pour aller plus loin :

La pression exercée désormais par Puccinia striiformis dans de nombreuses régions de France fait de la rouille jaune une maladie aussi préjudiciable que la septoriose ou la rouille brune. Les agriculteurs doivent en tenir compte dans la construction de leurs programmes fongicides et la sensibilité des variétés à cette maladie

Plus fréquente et plus virulente que par le passé, la rouille jaune doit désormais être intégrée dans les programmes de protection fongicide des blés. Une lutte efficace passe par un choix variétal judicieux et une intervention dès l’apparition des premiers foyers. Ce qui suppose une surveillance des parcelles dès la fin de l’hiver

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