Agir tôt tout en préservant l’eau

Devenu indispensable, le désherbage automnal des céréales ne dégrade pas la qualité des eaux si le céréalier applique quelques règles de bonnes pratiques adéquates. Tel est le message que souhaite faire passer auprès de ses adhérents Caterine Deschamps, directrice agronomie et innovations d’Axéréal, via les équipes de conseillers du groupe coopératif.

« Le désherbage d’automne permet de limiter la sélection d’adventices résistantes. »

Cela devient compliqué dans de très nombreuses situations de ne désherber les céréales qu’en sortie d’hiver. Notre discours est donc d’inciter nos adhérents à commencer au plus tôt leur désherbage, compte tenu d’un risque d’échec accru au printemps. Nous avons en effet des infestations de graminées de plus en plus importantes et des problématiques croissantes de résistances de ces adventices à certaines molécules foliaires. Des dicots sont aussi désormais concernées, comme les coquelicots. Le désherbage d'automne permet d’accéder à d’autres modes d’action que les herbicides foliaires de sortie d’hiver, et ainsi de limiter la sélection d’adventices résistantes. Ce message est aujourd’hui bien passé et bien compris chez nos adhérents et les applications d’herbicides sur céréales à l’automne progressent régulièrement dans nos régions.


« Via l’information des agriculteurs et la formation de nos équipes, nous aidons les céréaliers à se sentir plus responsables et moins contraints. »

La problématique de gestion des ressources en eau est toutefois plus délicate à cette période car le risque de lessivage peut être plus marqué. Le céréalier intervient avec des solutions racinaires plus solubles et aux grammages parfois importants, comme les urées substituées. De plus, ces applications ont lieu à un moment où les sols peuvent assez rapidement être saturés en eau.

Nos premières recommandations sont liées au contexte réglementaire et au respect des restrictions d’usages des molécules. Mais nous aidons plus globalement les céréaliers à bien identifier leurs parcelles en fonction des risques de transfert des produits dans l’eau (pente, perméabilité, battance, etc.) et les guidons vers les meilleures pratiques à adopter selon ces cas. Nous leur permettons aussi de mieux s’adapter au contexte météo, de mieux appréhender par exemple la saturation en eau d’une parcelle avant de décider d’appliquer certaines molécules herbicides d’automne. Nous les aidons à se sentir plus responsables et moins contraints.

Tous ces messages de prudence et ces recommandations sont diffusés via nos conseillers bien sûr, lors des préconisations produits, mais aussi à l’aide de documents que nous produisons. Nous allons aussi plus loin dans certaines zones, bassins de captages par exemple, avec des actions collectives plus spécifiques et des diagnostics plus affinés.

Nous avons beaucoup mis l’accent ces dernières campagnes sur la formation de nos équipes et l’information des agriculteurs pour maîtriser au mieux tous ces aspects liés à l’optimisation des solutions herbicides et la gestion des ressources en eau. C’est par exemple le sens des animations et des réunions spécifiques organisées sur ces thèmes. »

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La première règle pour se prémunir d’un risque est de bien le connaître. Un principe essentiel quand il s’agit de concilier désherbage précoce des céréales à l’automne et protection des ressources en eau.

François Chopart, Ingénieur technique et filière BASF Région Centre et Sylvain Coudreuse, Ingénieur conseil environnement BASF Région Ouest et Centre Ouest apportent leurs enseignements sur la problématique eau et herbicides.

En amont des applications de produits, aménager le parcellaire et travailler les sols peut prévenir fortement les ruissellements. Plus près des traitements, les bonnes pratiques achèvent de minimiser les risques de transfert d’herbicides vers les eaux.

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