Le mildiou de la pomme de terre
Le mildiou de la pomme de terre est une maladie redoutable. Elle est provoquée par le champignon Phytophtora infestans. Le moindre écart dans la protection peut entraîner en quelques jours des pertes de rendement considérables, voire une destruction complète de la parcelle.
Symptômes du mildiou de la pomme de terre
Sur feuilles :
Le mildiou se reconnaît aux larges taches brunes huileuses auréolées de vert pâle à la face supérieure des feuilles et au duvet blanc sur leur face inférieure. Ces taches se dessèchent ensuite en leur centre.
La maladie apparaît par foyers isolés, puis s’étend avec une extrême rapidité à l’ensemble de la parcelle.
Sur pétioles et tiges :
La maladie se manifeste sur les pétioles et les tiges par des taches brunes à différents niveaux qui peuvent entraîner la destruction des jeunes plants ou la cassure des tiges des plantes adultes.
Sur tubercules :
Des taches brunes apparaissent sur l'épiderme des tubercules, et des zones marbrées de couleur rouille et fibreuses, à l’intérieur, sous la forme d’une pourriture sèche. Ces attaques sont la porte d’entrée à d’autres champignons ou bactéries qui entraînent une pourriture humide des tubercules dans le sol ou en cours de stockage.
Facteurs favorables à la maladie
Conditions climatiques :
L’eau sur les feuilles de pomme de terre est nécessaire pour que les zoospores de mildiou puissent germer et infecter les plantes. En outre, le mildiou est favorisé par la succession de périodes de forte hygrométrie (supérieure à 90%) et assez chaudes (comprises entre 10°C et 25°C). Les journées à caractère orageux sont très propices au développement de la maladie.
Transmission :
Les zoospores se conservent sur les débris de pommes de terre ou les tubercules malades qui en germant, donnent naissance à des pousses contaminées. La maladie se transmet ensuite aux autres parcelles par le vent qui entraine les zoospores, parfois sur de très longues distances. Le mildiou peut également se conserver dans le sol sous forme d’oospores qui contamineront directement la culture de pomme de terre en place.
Nuisibilité : des pertes importantes
Le mildiou peut entraîner des pertes de rendement considérables pouvant aller jusqu’à 70 ou 80% de la récolte, voire dans certains cas la totalité de la récolte. N’oublions pas que le mildiou de la pomme de terre a été à l’origine de la grande famine de 1845-1849 en Irlande.
Moyens de lutte : la prévention avant tout
- Allonger les rotations et détruire les tas de déchets et les repousses pour écarter le risque de contaminations primaires.
- Choisir des variétés qui présentent une moindre sensibilité au mildiou. L’avantage: il est possible de décaler le premier traitement.
- Intervenir préventivement avec un fongicide efficace. Des modèles informatiques développés par le Service de la protection des végétaux (aujourd’hui SRAL) et Arvalis Institut du végétal permettent d’anticiper le cycle du champignon et d‘alerter les producteurs sur les risques de contamination.
- Avoir recours au plus vite à un traitement curatif lorsque le mildiou est détecté dans une parcelle.