Confusion sexuelle : bien préparer les chantiers de pose
Technique de protection intégrée de la vigne, la confusion sexuelle permet de réduire le recours aux insecticides classiques. Pour une efficacité optimale, il est nécessaire de bien préparer ses chantiers de pose des diffuseurs dès le mois de février, afin que tout soit prêt le jour J. Les premières poses en France commencent dans certaines régions dès fin mars.
La confusion sexuelle nécessite une étape de préparation pour optimiser l’efficacité des phéromones de synthèse, destinées à perturber l’activité sexuelle des eudemis et cochylis, ravageurs de la vigne, parmi les plus nuisibles. En empêchant ainsi leur reproduction, la population des tordeuses de la grappe en est fortement réduite et par conséquent, les dégâts causés dans la vigne aussi.
Découvrez les vidéos qui vous indiquent le mode d’emploi de la pose des chantiers en 2020 !
Phase 1 : préparation des chantiers pour la confusion sexuelle
La préparation des chantiers est à faire dès le début de l’année civile, afin d’être parfaitement prêt pour l’arrivée des premiers papillons.
1ère étape : construction de l’îlot
Cette étape permet de définir et limiter la zone qui sera protégée par la méthode de confusion sexuelle. Cette surface doit être au minimum entre 5 et 10 hectares, d’un seul tenant. Pour maximiser l’action, il est nécessaire que la zone soit la plus homogène possible. Si la parcelle n’est pas assez grande, il est impératif de s’associer avec d’autres viticulteurs pour une action collective. Et donc, il faudra parfois leur expliquer la méthode, les convaincre de son intérêt et les faire s’engager.
2nde étape : préparation du chantier de pose
Il faut choisir le type de diffuseurs de phéromones selon la problématique. Parmi la gamme Rak de BASF, Rak 1 permet de lutter seulement contre la cochylis, Rak 2 New seulement contre l’eudemis. Rak 1+2 Mix permet de combiner les deux.
Ensuite il faut déterminer le nombre de diffuseurs à utiliser. La densité préconisée est de 500 diffuseurs à l’hectare. Le nombre de diffuseurs devra être doublé aux bordures et zones de sécurité afin d’empêcher les femelles fécondées à l’extérieur de venir pondre dans la parcelle. On arrive alors à une densité de 500 à 650 diffuseurs par hectare.
Le distributeur peut alors aider le viticulteur à calculer le nombre de diffuseurs, le pas de pose, en ligne ou en quinconce, sur le cep ou sur le fil. Il pourra également être nécessaire de compléter l’installation avec un insecticide spécifique. Si c’est le cas, il faut déterminer à l’avance le type d’insecticide choisi ainsi que sa date d’application.
Enfin, pour un suivi de l’évolution des vols et de l’efficacité de l’installation, on peut d’ores et déjà définir les pièges sexuels et/ou alimentaires à poser et le lieu et la date de mise en place.
Phase 2 : organisation de la journée de pose
La pose des diffuseurs doit se faire dès l’émergence des papillons de première génération. Une seule pose suffit pour protéger la vigne jusqu’aux vendanges.
1ère étape : préparation de la journée de pose
Il faudra déterminer à l’avance la date de pose soit selon l’historique de la commune, soit selon les avis des bulletins régionaux et des BSV, soit immédiatement après les premières captures dans les pièges (seulement si la date de pose est adaptable, c’est-à-dire dans le cas d’une pose individuelle). Dans le cas d’une pose collective, il faudra préparer les plans des secteurs pour les responsables de site et convoquer les poseurs à une date précocement définie (sur l’historique).
2nde étape : Jour de la pose
Les poseurs du système devront être briefés : pour ceci, une courte démonstration de la manipulation et de la pose des diffuseurs pourra être envisagée. La pose sera encadrée par une personne titulaire du Certiphyto.
Pour la manipulation des diffuseurs, il faut prévoir des gants mixtes avec enduction nitrile sur la paume et tricoté/aéré sur le dessus de la main (de type MAPA Ultrane 553), ainsi qu’un vêtement de travail couvrant de type polyester/coton (65%-35%), comme une cote de travail.