Agroécologie : l'alliance de la nature et de l'innovation
09.07.2021

Tout faire pour placer la plante dans des conditions favorables, utiliser au maximum les ressources naturelles et le biocontrôle pour la soutenir contre les agresseurs, avant d'intervenir de manière ciblée si nécessaire : tels sont les fondements de l'agroécologie en viticulture. En résumé : favoriser, observer et anticiper.
Vous avez entendu parler de l’agroécologie et vous souhaitez, pourquoi pas, l’intégrer dans vos parcelles. Mais en quoi consiste vraiment l’agroécologie ? Comment faire pour la mettre en pratique ? « L’agroécologie repose sur des systèmes et itinéraires de production durables, rentables, favorisant la biodiversité utile, intégrant des innovations permettant de réduire les intrants et l’empreinte sur les ressources naturelles », résume Valérie Joulia Guignard, ingénieure conseil environnement pour le Sud de la France chez BASF France. Concrètement, adopter des pratiques agroécologiques nécessite un raisonnement global, plus large que la parcelle. Avec différents leviers à actionner, qui vont se combiner entre eux, agir en synergie. Le point de départ est d’avoir une plante bien nourrie, afin qu’elle puisse faire face à ses bioagresseurs. Pour cela, il va s’agir d’optimiser l’état du sol et la fertilisation. L’implantation de couverts végétaux est une piste à explorer. En parallèle, vous allez essayer de diminuer les populations de bioagresseurs, grâce à toutes les mesures prophylactiques appropriées à votre contexte parcellaire, avant de traiter et pour optimiser vos traitements : optimisation de la vigueur de la vigne, opérations en vert comme l’effeuillage, l’éclaircissage, etc.

Pérenniser la richesse naturelle
Un autre grand pilier de l’agroécologie est de favoriser la résilience du milieu. Comment ? Par exemple en créant des aménagements pour pérenniser la richesse naturelle des parcelles. « À travers les diagnostics de biodiversité que nous conduisons depuis dix ans, nous avons pu mettre en évidence que les parcelles viticoles sont des milieux riches en biodiversité », témoigne Valérie Joulia Guignard. Durant ces études, environ 25 000 individus ont été identifiés, appartenant à plus de 800 espèces d’insectes et d’araignées. Plus de 85 % de cette entomofaune sont des auxiliaires. Votre rôle de viticulteurs ? Mettre en place les conditions de vie qui leurs sont favorables.
Et pour cela, les infrastructures agroécologiques telles que les haies, les interrangs, les pourtours de la parcelle (fossés, tournières…), les couverts sont vos alliées. Elles vont servir de gîte, de couvert et de refuge. « Notre étude a montré que les parcelles utilisant la confusion sexuelle Rak® sont significativement plus riches en biodiversité. Et nous avons aussi mis en évidence l’intérêt d’actionner plusieurs leviers complémentaires : la biodiversité sera encore plus abondante dans une parcelle avec Rak® et des infrastructures écologiques », précise Valérie Joulia Guignard. Lors d’une perturbation, comme une fauche ou un traitement, dans les paysages complexes et diversifiés, les auxiliaires présents en forte quantité reviennent très vite recoloniser la parcelle. Tout l’enjeu va être d’adapter les aménagements à votre contexte. Ce savoir est parfois déjà connu. Il reste souvent à découvrir. En Occitanie, face à la recrudescence de la tordeuse Cryptoblabes, par exemple, BASF travaille avec ses partenaires à définir un mélange contenant des plantes capables de favoriser les hyménoptères parasitoïdes de ce ravageur.
Le biocontrôle en renfort
Mais le milieu n’est pas votre seul allié. La vigne elle-même possède des ressources pour s’auto-défendre. Encore faut-il les mobiliser. Sans attendre que la maladie arrive, les stimulateurs de défenses naturelles, tels que Roméo® , vont préparer la plante à faire face, à la manière d’un vaccin. Intégrer le biocontrôle dans votre stratégie vous aidera à réduire l’utilisation de produits conventionnels. Par exemple, contre les tordeuses de la grappe, les solutions Rak® font partie des biocontrôles qui ont fait leur preuve.
« Observer et anticiper sont deux points clés de l’agroécologie », souligne Béatrice Bacher, responsable marketing vigne BASF. Pour cela, il est important de vous préparer à passer du temps sur le terrain, pour faire des comptages, mettre en place des piégeages… « L’agroécologie demande un travail de suivi au quotidien », résume-t-elle.
En fonction de ces observations et de la pression des bioagresseurs, vous devrez peut-être renforcer la protection de la vigne dans des périodes clés, telle que la floraison, pour atteindre vos objectifs de qualité et de quantité de vendange. Cette protection passe par l’emploi de fongicides conventionnels robustes, positionnés au bon moment et pulvérisés dans les règles de l’art. Un pulvérisateur face par face bien réglé, permettant de localiser les traitements, éventuellement muni de panneaux récupérateurs, est le gage d’une application réussie et d’impacts limités sur l’environnement. L’utilisation d’outils d’aide à la décision, des capteurs, de stations météo, vont vous guider pour des applications toujours plus ciblées.
« De longue date avec les Rak® ou les solutions de biocontrôle telles que le soufre ou Roméo®, BASF accompagne les viticulteurs dans la voie de l’agroécologie », indique Valérie Joulia Guignard, qui témoigne de la fierté des vignerons et de leurs équipes qui se sont lancés dans cette voie, une voie qui permet de répondre aux attentes de la filière et des consommateurs.