« Présence précoce de l’oïdium et dans le nord Vallée du Rhône et Mâconnais, montée en puissance d’Eudémis »

Sécheresse, canicule, vendanges très précoces et de qualité, quasi-absence de mildiou, arrivée tôt de l’oïdium, présence inhabituelle de tordeuses … l’année 2022 a une nouvelle fois, été atypique dans l’Est de la France, pour la vigne. Petit retour en arrière sur la saison, avec Vincent Sagette.

Les vendanges viennent de se terminer dans votre région. Comment se sont-elles déroulées ?

Les vendanges ont été très précoces et très rapides. Elles ont démarré le 23-25 août pour l’est de la France, c’est-à-dire d’une zone qui s’étend du nord de la Vallée du Rhône aux Hauts-de-France, et elles ont été très rapides, en trois semaines, 90 % des raisins étaient récoltés. Globalement, les rendements sont bons, et même très bons en Champagne, et 2022 sera une bonne année sur le plan qualitatif. La sécheresse qui a sévi, a donné de la coloration aux rouges, et dans l’ensemble, il a fallu trouver le bon compromis entre taux de sucre et acidité. Au final, l’année va fournir des vins très sympathiques.

Peut-on faire un petit retour sur la saison 2022 ?

L’année a surtout été marquée par une très forte sécheresse et des températures très élevées pendant tout l’été. Le débourrement a été un peu plus tardif que d’habitude, vers le 10 avril, mais la saison s’est ensuite déroulée de façon très rapide entre le débourrement et la fermeture de la grappe, puis jusqu’aux vendanges. Certains secteurs du Mâconnais ou de Champagne, par exemple, ont bénéficié d’un peu de pluie au bénéfice des orages de fin juin, mais la Vallée du Rhône n’a pas eu une seule goutte d’eau d’avril à fin août.

Quelle a été l’incidence de ces conditions très sèches, sur les maladies et les ravageurs de la vigne ?

Le mildiou a été quasi-absent cette année. L’oïdium s’est, en revanche, manifesté très tôt dans les vignobles. La canicule de fin mai a provoqué des avortements dans le cycle du champignon et après la floraison, la maladie a quasiment disparu. L’autre fait marquant de l’année a été la montée en puissance des tordeuses de la grappe et en particulier d’Eudémis, dans le nord de la Vallée du Rhône et le Mâconnais. La première génération a été impressionnante, nous n’y étions pas habitués. En 2023, il faudra être très vigilant vis-à-vis des tordeuses.

Et sur le programme de protection ?

L’année a été très calme côté mildiou. Il fallait surtout être vigilant en 2022, vis-à-vis de l’oïdium, et démarrer très tôt la protection. Les viticulteurs ont bien contrôlé la maladie. Ces dernières années, ils ont trouvé les programmes qui fonctionnent bien, en utilisant en encadrement de floraison, des SDHI, chez nous, Yaris®, en alternance avec Vivando® et des produits de biocontrôle, comme le soufre.

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