« Une année facile en termes de protection, pour la vigne »

La sécheresse exceptionnelle de 2022 a pénalisé les rendements, mais a permis aux viticulteurs d’alléger leurs programmes de protection. Certains secteurs ont aussi été touchés par le gel ou la grêle au printemps. Après des vendanges très précoces, la campagne se termine sur une récolte qui promet de vins de très bonne qualité. Bilan de l’année avec Mariel Delasalle.

Comment se sont passées les vendanges dans le sud-ouest cette année ?

Les vendanges ont démarré très tôt par rapport à d’habitude, dès la fin août pour les merlots dans le Bordelais et à Saint-Emilion par exemple, et plus tôt encore, pour les blancs. Fin septembre, elles sont en train de se terminer avec les dernières parcelles de cabernet. Nous avions cette année, un bon potentiel en nombre de grappes, mais la sécheresse a pénalisé le poids de 200 grappes, et a fait chuter les rendements, avec jusqu’à 15 à 20 % de perte de volumes.

Peut-on faire un petit retour en arrière, quel bilan peut-on tirer de l’année ?

L’année a débuté avec une période de gel les 3, 4 et 5 avril qui a provoqué des dégâts très variables selon les secteurs, et quelques épisodes de grêles localisés au printemps. Elle a ensuite été marquée par une sécheresse exceptionnelle d’un bout à l’autre de la saison. Et qui dit pas de pluie, dit très faible pression maladies et en particulier, mildiou. Nous avons eu une pression oïdium sur des parcelles concernées historiquement par la maladie, mais elle a été maîtrisée. Quant au black-rot, malgré une apparition en début de saison, sur feuilles, il a posé peu de problèmes cette année.

Quelles conséquences sur le programme de protection ?

L’année 2022 a été facile en termes de protection, pour la vigne. Les viticulteurs sont beaucoup moins intervenus que d’habitude. Ils ont appliqué en moyenne, 6 traitements fongicides, contre 10 à 12 traditionnellement. Comme la floraison a été très rapide, ils ont bien protégé la fleur avec deux traitements en encadrement de floraison, contre trois habituellement, et le choix de produits performants comme la Solution Enervin® Active + Phosphonate et Futura®. Nous n’avons pas eu non plus de grosses pressions tordeuses cette année, la confusion sexuelle a bien fonctionné. Et comme il a fait sec, pas de botrytis non plus.

La sécheresse a pénalisé le rendement, mais que dire de la qualité ?

A la vendange, les raisins étaient très sains. Malgré la sécheresse, la maturation n’a pas été bloquée. L’année s’annonce très bonne sur le plan qualitatif.

Comment anticiper la campagne 2023 ?

Ce n’est pas parce que 2022 a été très calme sur le plan des maladies, qu’il en sera de même en 2023. Il faut se méfier du potentiel du mildiou. Les formes de conservation peuvent survivre dans le sol, plusieurs années, et redémarrer dès que les conditions climatiques sont à nouveau favorables à la maladie.

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