Enjeux et principes de la protection fongicide des pommes de terre
Tout au long de son cycle, la pomme de terre est menacée par différentes maladies, notamment l’alternariose et le mildiou, ce dernier étant particulièrement redoutable pour les récoltes. Protéger ses cultures est chaque année un nouveau défi puisqu’il s’agit d’adapter son raisonnement aux conditions climatiques et environnementales, aux menaces réelles, aux variétés plantées et aux contraintes économiques afin de préserver son rendement.

Les principales maladies de la pomme de terre
Les maladies de la pomme de terre peuvent avoir un impact important sur le résultat économique des récoltes. Plusieurs maladies sont fréquemment rencontrées :
- Les maladies dites « de présentation » :
Rhizoctone , gale argentée et dartrose. Il s’agit de maladies affectant la qualité visuelle de la pomme de terre, avec l’apparition de taches sur la peau. La présence de ces maladies peut conduire à des pertes de rendement, mais surtout à des déclassements de lots pour la commercialisation sur le marché du frais en pomme de terre lavée.
Ces maladies se traitent principalement avant ou au moment de la plantation. - Le mildiou :
Particulièrement dangereux avec des conséquences économiques parfois très graves. Ce champignon est multi-cycles (contamination, incubation, sporulation) : 4-5 jours en conditions favorables ou 7-8-9 jours en conditions peu favorables.
Très difficile à contrôler dans le cas d’une contamination, il est nécessaire d’agir par la prévention. - L’alternariose :
Cette maladie a moins d’impact que le mildiou en France et elle est également plus facile à traiter lors des premiers symptômes.
D’autres champignons peuvent affecter la pomme de terre mais ceux-ci représentent une menace assez marginale.
Les enjeux de la protection fongicide de la pomme de terre
Les enjeux de la lutte contre les maladies de la pomme de terre revêtent différents aspects.
1. Aspect économique et filière
Préserver la récolte grâce à une action préventive adéquate :
La quantité et la qualité des récoltes peuvent être fortement endommagées par les maladies de la pomme de terre. Ceci est particulièrement vrai pour le mildiou dont les attaques peuvent être violentes. Ce champignon se développe au champ mais également au stockage avec un pouvoir de contamination important. Les pertes peuvent atteindre 100% de la récolte. Un surcoût peut également être imputé au temps passé à trier les plants contaminés et à gérer les déchets.
Les maladies de présentation peuvent également être un facteur de dépréciation des lots de pommes de terre, notamment sur le marché du frais.
2. Aspect agronomique et environnemental
- Mettre en œuvre une gestion efficace des tas de déchets et écarts de triages empêche les tubercules contaminés de disséminer la maladie.
- Tenir compte de la sensibilité variétale : dans la mesure du possible et en adéquation avec les contraintes économiques, il faudra privilégier les variétés les moins sensibles.