Etude biodiversité dans les vignes
Depuis 2015, BASF mène une étude sur les populations d’insectes présents dans les vignobles français. La synthèse de 4 ans de suivi sur 41 sites montre que la combinaison d’infrastructures écologiques (haies, enherbements, jachères…) et de la lutte par confusion sexuelle ( Rak ®) permet de favoriser le développement des insectes auxiliaires de la vigne.
Objectifs de l’étude
Pionnier de la lutte par confusion sexuelle, BASF cherche à savoir si sa solution de biocontrôle Rak ® permet de favoriser l’entomofaune auxiliaire, c’est-à-dire les insectes utiles pour protéger la vigne. Pour cela, Valérie Joulia-Guignard, Ingénieur Conseil Environnement ( lire son interview ), a coordonné pendant 4 ans une étude sur les populations d’insectes présents dans différents vignobles français.
Le périmètre de l’étude
L’étude a démarré en 2015 sur les vignobles de Bordeaux, d’Armagnac, de Dordogne et de Monbazillac. En 2017, elle s’est élargie dans les vignobles du Languedoc-Roussillon, de Provence et du Val de Loire. Elle concerne chaque année entre 25 et 30 sites.
Le protocole utilisé
Le suivi des parcelles a été réalisé par Johanna Villenave-Chasset, docteur en entomologie, du laboratoire Flor’insectes. De juin à septembre, elle a procédé à des collectes et des comptages d’insectes dans des parcelles sous Rak® et des parcelles témoins, protégées de manière conventionnelle ou en agriculture biologique. Des prélèvements sont aussi effectués dans les haies situées à proximité lorsqu’elles existent et dans l’interrang lorsqu’il est enherbé.
Synthèse de 4 ans d'étude
Les collectes ont révélé une grande diversité de l’entomofaune. Plus de 800 espèces ou genres différents ont été recensés, dont plus de 85% sont des auxiliaires de la vigne, autrement dit des insectes utiles pour réguler les agresseurs de la vigne.
Parmi eux, on distingue les auxiliaires généralistes : araignées, opilions, chrysopes, coléoptères, diptères… et les auxiliaires spécialisés, comme les hyménoptères parasitoïdes qui ciblent des ravageurs spécifiques, telles les tordeuses ou vers de la grappe ( eudémis , cochylis ).
Les ennemis naturels des vers de la grappe
Premiers ravageurs de la vigne, les vers de la grappe constituent une proie de choix pour de nombreux autres insectes : hyménoptères parasitoïdes, mais aussi chrysopes, carabes, hémérobes, tachinaires, araignées et opilions.
Les chrysopes : des larves voraces
Sur les 50 espèces de chrysopes présentes en France, 10 ont été identifiées dans l’étude.
- Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar.
- Ils sont favorisés par la proximité de haies et de bandes herbacées.
- Les larves consomment thrips, pucerons, acariens, œufs et chenilles de lépidoptères, cicadelles…
- Les chrysopes peuvent pondre jusqu’à 1 000 œufs. Durant sa vie, une larve peut consommer plusieurs centaines de proies.
Les hyménoptères parasitoïdes : la méthode de l’« Alien »
Les hyménoptères parasitoïdes pondent dans les œufs ou les larves d’autres insectes. Quelque 150 genres ou espèces ont été identifiés dans l’étude.
- Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar.
- Le cycle du parasitoïde est calculé sur celui de ses proies. Ainsi, une femelle qui parasite les œufs de papillons ne sera prête à pondre que lorsque les œufs de ses proies seront pondus sur les plantes.
- La ponte d’une femelle peut entraîner la destruction d’une centaine d’œufs de ravageurs
Campoplex capitator, l’ennemi n°1 des tordeuses
- Campoplex capitator est un hyménoptère parasitoïde spécifique des tordeuses. Le niveau de parasitisme de chenilles d’eudémis en première génération peut aller, selon les cépages, jusqu’à 66% (Xuereb et Thierry, INRA 2006).
Aménagements paysagers et Rak® sont complémentaires
L’étude a mis en évidence une corrélation entre la présence des insectes auxiliaires, les pratiques des viticulteurs et les aménagements paysagers présents autour des parcelles. On peut en tirer deux grands enseignements :
- 1. Les auxiliaires sont présents en plus grand nombre et avec une plus grande diversité sur le feuillage des vignes dans les parcelles sous confusion sexuelle Rak®.
- 2. Les auxiliaires sont d’autant plus abondants et diversifiés que le paysage est riche en haies, jachères, zones enherbées…
Former les viticulteurs
Fort de ces résultats, BASF dispense des formations aux viticulteurs, adhérents de caves viticoles, membres du programme BiodiversID ou du réseau Déphy, lors de journées organisées par les distributeurs. L’objectif de ces programmes :
- apprendre à reconnaître les insectes auxiliaires ;
- favoriser leur développement par l’implantation d’infrastructures agroécologiques ;
- intégrer leur rôle dans la protection des vignes en complément des solutions de biocontrôle et des traitements insecticides ciblés, parfois nécessaires.