Maladies du pois de conserve : prévenir, identifier et traiter efficacement
Les pois de conserve sont exposés à plusieurs maladies fongiques pouvant compromettre la qualité et le rendement des récoltes. Parmi les plus fréquentes, on retrouve l’anthracnose et le botrytis, mais le mildiou et le sclérotinia peuvent également provoquer des attaques sévères. Pour préserver vos cultures, il est essentiel de savoir reconnaître les symptômes et d’adopter les bons traitements au bon moment.
Carte d’identité des anthracnoses
Présentation
Les anthracnoses sont des maladies très fréquentes chez le pois de conserve. Elles sont provoquées par deux champignons, Ascochyta pisi et Ascochyta pinodes (= mycosphaerella pinodes).
Symptômes
Ascochyta pisi provoque des taches beige clair cernées d’un liseron plus foncé, avec en leur centre, de nombreuses ponctuations noires, les pycnides. Ascochyta pinodes se caractérise dans un premier temps par de petites ponctuations noires puis par de larges taches foncées.
Facteurs favorables
Ces champignons se transmettent par les semences et peuvent ensuite être disséminés par voie aérienne. La maladie est favorisée par une très forte humidité et par des températures comprises entre 15 et 20°C.
Incidence
Les conséquences sur le rendement peuvent être significatives, surtout si les attaques se produisent à la levée ou après la floraison.
Moyens de lutte
Les anthracnoses peuvent être contrôlées par une protection fongicide à partir du stade floraison.
Carte d’identité du botrytis ou pourriture grise
Symptômes
Botrytis cinerea apparaît en fin de cycle à partir de la floraison : les attaques commencent sur les pétales fanés, qui restent accrochés à l’extrémité de la gousse ou tombent sur les feuilles. Il se développe ensuite en taches de pourriture grise sur les gousses, les feuilles et les tiges des pois..
Facteurs favorables
Botrytis cinerea est favorisé par une hygrométrie élevée et des températures entre 15 et 20°C. Il a tendance à se manifester davantage dans les semis denses et les végétations très développées.
Incidence
Le botrytis est l’une des principales maladies du pois. Les pertes de rendement liées à la coulure de fleurs, à l’avortement de gousses et à un mauvais remplissage des grains peuvent être conséquentes : jusqu’à 10 ou 15 q/ha. En outre, la présence de grains tachés peut entraîner le refus de la parcelle.
Moyens de lutte
Le botrytis peut être contrôlé par des interventions fongicides à partir de la floraison. Il est conseillé d’alterner les substances actives pour éviter l’apparition de résistances.
Carte d’identité du sclérotinia
Présentation
L’agent pathogène responsable du sclérotinia du pois est Sclerotinia sclerotiorum, un champignon qui se développe sur de nombreuses cultures.
Symptômes
Il se manifeste à partir de la floraison par des taches humides sur les tiges et sur le reste de la plante, puis par la présence d’un mycélium blanc.
Facteurs favorables
- Milieu : les parcelles incluant des cultures sensibles dans la rotation (comme le colza, le tournesol, les pois protéagineux, les féveroles, les carottes…).
- Conditions climatiques : hygrométries élevées (> 90%) et températures comprises entre 15 et 20°C.
Incidence
Il peut engendrer des pertes de rendement conséquentes, voire un refus de la récolte en cas de présence de sclérotes (organes de conservation).
Moyens de lutte
Pour limiter les risques d’attaque, éviter une autre culture sensible avant le pois de conserve dans la rotation. Une intervention fongicide préventive est possible à partir de la floraison.
Carte d’identité du mildiou
Présentation
Le mildiou du pois est provoqué par le champignon Peronospora pisi.
Symptômes
La présence du mildiou se caractérise par un jaunissement de la face supérieure des feuilles, l’apparition d’un duvet gris violacé sur leur face inférieure et d’un mycélium blanc à l’intérieur de la gousse.
Facteurs favorables
Une forte humidité et des températures inférieures à 20°C sont favorables au développement du mildiou du pois. Peronospora pisi se développe aussi sur les parcelles avec une végétation en excès.
Incidence
La présence de grains tachés peut entraîner le refus de la récolte.
Moyens de lutte
Il est possible d’intervenir en préventif contre le mildiou avec un traitement fongicide efficace à partir de 35 jours après le semis. Alterner les modes d’action des produits.